Les meilleures performances de rookies au Grand Prix d’Australie

De 1996 à 2019, le Grand Prix d’Australie ouvrait généralement la saison de Formule 1 sur le circuit de l’Albert Park, à Melbourne. L’occasion pour les rookies de s’exprimer pour la première fois au volant d’une F1. Et certains n’ont pas attendu plus longtemps pour écrire de belles histoires : voici ce qui se sont le mieux démarqué.

Jacques Villeneuve (Williams) au Grand Prix d'Australie 1996 à Melbourne.
Jacques Villeneuve, sans doute l’auteur du plus beau premier week-end de F1 pour un rookie (©LAT Images)

Jacques Villeneuve 🇨🇦 (Grand Prix d’Australie 1996)

Jacques Villeneuve a eu une carrière particulière. Jeune prodige canadien, l’actuel commentateur des Grands Prix sur Canal+ a empilé les succès dans ses jeunes années, avant de connaître une longue descente jusqu’à sa retraite sportive.

Avant de débarquer en F1, Villeneuve brille sur son continent, en CART (aujourd’hui IndyCar). Il y disputera deux saisons, la première en terminant « rookie of the year », la deuxième en étant sacré champion avec en prime la victoire aux 500 Miles d’Indianapolis. Bref, quand Villeneuve est recruté par Williams pour disputer la saison 1996 de F1, le Québécois possède un palmarès XXL.

Pour son premier Grand Prix en F1, le pilote alors âgé de 24 ans s’adjuge la pole, un peu plus d’un dixième devant son coéquipier et futur Champion du monde Damon Hill. Sur le circuit de l’Albert Park qui accueille son premier Grand Prix de F1, Villeneuve mène une course de patron. Il conserve la tête pendant la première moitié de course, et si son coéquipier le double au jeu des arrêts au stand, le fils de Gilles reprend les commandes dans une jolie manœuvre. Malheureusement pour lui, une fuite d’huile le forcera à baisser de rythme pour atteindre l’arrivée. Outre Farina (premier Grand Prix dans l’histoire de la F1) et deux participants de l’Indy 500 dans les années 1950, Villeneuve fait partie des trois pilotes à avoir signé la pole pour leur premier Grand Prix de F1, avec Andretti et Reutemann. Des débuts XXL.

Mark Webber 🇦🇺 (Grand Prix d’Australie 2002)

Mark Webber (Minardi) célèbre son incroyable performance de rookie au Grand Prix d'Australie 2002 à Melbourne.
Aucun Australien sur le podium de son Grand Prix national ? Officieusement, si ! (©Mark Webber Archives)

Au Grand Prix d’Australie 2002, le public local découvre sa nouvelle star, alignée du côté de Minardi. Sans titre lors de son parcours chez les juniors, et même un temps aligné en Endurance, l’arrivée de Mark Webber en F1 était tout sauf une évidence. Et au volant de la pire monoplace du plateau, les raisons d’y croire étaient minces.

Pourtant, sur un Grand Prix qui a rarement réussi aux pilotes locaux, le nouveau chouchou des spectateurs allait livrer une performance mémorable. Ce Grand Prix d’Australie 2002 fut une véritable course par élimination, avec pas moins de 12 abandons et deux disqualifications. Mais Webber ne se contentait pas de rallier l’arrivée, chose qu’il aurait très bien pu faire pour sa première course dans la discipline. S’il termine à deux tours du vainqueur Michael Schumacher, Webber tient tête à la Toyota de Mika Salo et boucle son premier Grand Prix en F1 à une incroyable cinquième place, qui rapportait deux points à l’époque. Le meilleur résultat pour Minardi depuis près de dix ans, le tout devant un public local en folie !

Lewis Hamilton 🇬🇧 (Grand Prix d’Australie 2007)

Lewis Hamilton (McLaren) devant son coéquipier Fernando Alonso au Grand Prix d'Australie 2007 à Melbourne.
Un Lewis Hamilton fougueux devance son coéquipier Fernando Alonso pour son premier Grand Prix en F1 (©DR)

Inutile de présenter Lewis Hamilton. Dès ses années dans les formules de promotion, le jeune Britannique, soutenu par McLaren, laissait présager un destin brillant. Son premier Grand Prix dans la cour des grands n’était qu’une étape supplémentaire confirmant tout son potentiel.

À Melbourne, en 2007, Hamilton se qualifie en quatrième position, assez loin du poleman Räikkönen (+0,683s) mais plus proche de son coéquipier Fernando Alonso (+0,263s). Mais au départ, le futur septuple Champion du monde illumine déjà de son talent. D’abord mal parti, le Britannique se décale à l’extérieur pour s’offrir son coéquipier et s’installe en troisième place.

Une position qu’il ne quittera plus : Hamilton franchira la ligne d’arrivée à la même position au terme d’une course mature, si ce n’est une petite sortie sans incidence en début d’épreuve. Le début d’une carrière difficile à résumer tant elle fut (et est encore) riche.

Sébastien Bourdais 🇫🇷 (Grand Prix d’Australie 2008)

Sébastien Bourdais (Toro Rosso) au Grand Prix d'Australie 2008 à Melbourne.
Sébastien Bourdais était proche de réaliser quelque chose de très grand pour son premier Grand Prix (©Bridgestone)

L’année suivante, c’est un Français qui se mettait en avant pour son tout premier Grand Prix de F1. Aligné chez Toro Rosso aux côtés de Sebastian Vettel, l’autre Sébastien de l’équipe, Bourdais, s’apprêtait à réaliser une course de chef.

Seulement 17e des qualifications (alors que Vettel se plaçait P9), le samedi n’avait pas vraiment mis en lumière le potentiel du Français, qui avait la particularité d’être passé par le CART avant la F1 (championnat dans lequel il s’est distingué avec quatre titres, un record). Les attentes étaient donc assez élevées autour de ce rookie pas comme les autres, et le Manceau allait répondre aux premiers doutes dès le dimanche.

Auteur d’un bon départ, Bourdais réalise une épreuve solide et profite des faits de course pour remonter dans la hiérarchie, au point de se retrouver sixième au 33e tour. La course continue de s’enflammer avec plusieurs sorties de piste et un total de trois voitures de sécurité, et à trois tours de l’arrivée, le Français est quatrième. Malheureusement, un problème de transmission vient mettre fin à ses espoirs de podium. Grâce aux abandons, Bourdais termine tout de même septième après une course brillante de sa part.

Kevin Magnussen 🇩🇰 (Grand Prix d’Australie 2014)

Kevin Magnussen (McLaren) au Grand Prix d'Australie 2014 à Melbourne.
Kevin Magnussen a signé son meilleur résultat en F1 lors de son tout premier Grand Prix (©F1)

Le Grand Prix d’Australie 2014 a vu l’arrivée des monoplaces hybrides, mais aussi de rookies comme Kevin Magnusen. Si sa carrière est finalement moins prestigieuse que celles des pilotes cités précédemment, celui-ci a connu des débuts de haute volée en F1.

Chez McLaren, Magnussen avait la responsabilité de remplacer Sergio Pérez dans une écurie en déclin, qui allait vivre l’une des périodes les plus difficiles de son histoire prestigieuse. Mais ça, personne ne le savait encore. Car à Melbourne, le Danois se classe quatrième des qualifications sur une piste détrempée. Le lendemain, Magnussen saute Hamilton dans le premier tour pour s’installer dans le top 3 qu’il ne quittera plus. Il franchira la ligne d’arrivée dans cette position, avant d’être promu P2 suite à la disqualification de Daniel Ricciardo, avec qui il a bataillé durant une bonne partie de la course. Malheureusement pour Magnussen, la suite de sa carrière ne suivra pas la même trajectoire.

Max Verstappen 🇳🇱 et Felipe Nasr 🇧🇷 (Grand Prix d’Australie 2015)

Felipe Nasr (Sauber) en 2015.
Les débuts de Felipe Nasr en F1 ne laissaient pas présager une carrière si courte (©Belga Image)

L’un est actuellement triple Champion du monde de F1 et devrait décrocher sa quatrième étoile en novembre prochain. L’autre a eu une carrière quasi éphémère dans l’élite de la monoplace. Si leurs destins ont suivi des trajectoires opposées, leurs débuts à Melbourne, en 2015, ont été excellents.

Chez Toro Rosso, Max Verstappen devenait le pilote titulaire le plus jeune de l’histoire. Avec Carlos Sainz, les deux compères formaient le line-up le plus précoce de la discipline. Mais à seulement 17 ans, le Néerlandais allait réaliser une course honorable. Tout proche de la Q3, Verstappen intègre rapidement le top 10, et après le ballet des arrêts, le jeune prodige est neuvième. Mais une panne mécanique mettait fin aux espoirs de points de l’adolescent, qui avait déjà démontré sa vitesse dans une voiture relativement lente.

Chez Sauber, Felipe Nasr réalisait un week-end extrêmement solide. Dominateur sur son coéquipier Marcus Ericsson, le Brésilien se classe 11e des qualifications et espère marquer des points pour sa première course. Ce sera chose faite, et avec la manière : agressif au départ, Nasr se faufile dans les points et poursuit sa remontée, en s’offrant notamment Sainz. Bien installé en cinquième position, Nasr réalise un Grand Prix de vétéran et prend le drapeau à damier à cette place. Neuf ans plus tard, seul Räikkönen a fait un meilleur résultat pour l’écurie (à Interlagos, en 2019). Un résultat prometteur, qui ne sera finalement pas confirmé par la suite, bien que Nasr aurait mérité une carrière plus longue en F1.

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