C’est désormais officiel : Fernando Alonso est de retour en Formule 1 ! Pour la troisième fois, le taureau des Asturies roulera pour Renault, avec qui il a gagné ses deux titres de champion du monde en 2005 et 2006. Pour 2021, cette « ultime » pièce du puzzle va probablement mettre fin au grand jeu des chaises musicales. Voici les conséquences.
Une nouvelle porte se ferme pour Sebastian Vettel
Pour le quadruple champion du monde, les possibilités se réduisent si son souhait est de continuer sa carrière. C’est en tout cas ce qu’il affirmait le week-end dernier, lui qui ne souhaite pas mettre un terme à sa carrière sur une saison tronquée de nombreux circuits. Mais celui qui quittera la Scuderia en fin de saison, remplacé par Carlos Sainz, n’a plus vraiment le choix.
Une première chose est sûre : l’Allemand devra accepter une grosse baisse de salaire. Car l’opportunité la plus probable est désormais une arrivée chez Alfa Romeo, pour remplacer Kimi Räikkönen (si ce dernier part à la retraite) ou Antonio Giovinazzi (s’il est auteur d’une saison difficile). Vettel devra également accepter de ne plus jouer aux avant-postes, et c’est un challenge qu’il n’a jamais connu dans sa carrière qui s’ouvrira à lui : celui de construire une équipe pour remonter la hiérarchie, en partant depuis la deuxième moitié du peloton.
L’Allemand pourrait éventuellement trouver refuge chez Haas, puisque l’écurie a établi des liens forts avec Ferrari. L’arrivée d’un tel pilote pourrait aider les hommes de Günther Steiner à mieux comprendre leur voiture. En revanche, le salaire du pilote devrait être plus faible que chez Fred Vasseur : Haas est constamment sous la menace d’un abandon de la catégorie reine, avec des coûts qui ne cessent d’enfler et malgré un business model qui vise à limiter grandement les coûts.
Avec le retour d’Alonso dans son écurie historique, certains fans espèrent également l’arrivée de Vettel chez Red Bull. Christian Horner n’a pas mentionné cette possibilité, et beaucoup de freins viennent en travers de ce transfert. Red Bull mise beaucoup sur ses jeunes et n’a plus recruté un « pilote d’expérience » depuis Mark Webber en 2006. Et connaissant la position centrale de Max Verstappen dans l’écurie, pas sûr que l’Allemand ait envie de jouer les numéros deux à Milton Keynes…
Valtteri Bottas vers une prolongation
Si ces deux opportunités semblent être les plus probables, c’est parce que la piste Mercedes s’efface petit à petit. Il y a quelques semaines, Toto Wolff s’était déjà montré réticent à l’idée d’accueillir le rival de Lewis Hamilton au sein de la même écurie. « Il est très compétitif, ce n’est pas quelqu’un à qui on peut dire non facilement. Mais Sebastian est un outsider pour le moment parce que nous voulons continuer avec nos pilotes« , déclarait le team principal des Flèches d’argent en juin.
Le week-end dernier, après la performance de très haute volée de Valtteri Bottas, c’est le grand patron du groupe Daimler Ola Källenius qui en a rajouté une couche. « Je peux comprendre que c’est une idée très excitante pour les fans allemands. Mais avec Lewis et Valtteri, nous avons déjà deux pilotes de haut niveau qui se produisent au plus haut niveau. Nous soutenons les deux pilotes que nous avons maintenant« , disait alors le Suédois. Chez les pilotes, Lewis Hamilton doit déjà batailler face à un Valtteri Bottas en forme : pas sûr que l’arrivée d’un quadruple champion du monde le mette dans les meilleures conditions pour aller chercher un septième (ou huitième ?) titre de champion.
Les jeunes devront attendre (encore)
L’arrivée de Fernando Alonso ne doit pas réjouir les fans de Formule 2 et Formule 3. Dans l’antichambre de la catégorie reine, deux pilotes de l’académie se battaient pour le baquet Renault. Guanyu Zhou, impressionnant et malchanceux lors de la première manche, nécessitait un bon résultats cette saison pour obtenir sa super-licence. Étant donné l’avance en qualifications et son très bon rythme en début de première course, le Chinois est favori pour le titre. Et la règle est claire en Formule 2 : le champion doit changer de catégorie l’année suivante. S’il ne trouve pas de volant en Formule 1, la carrière de Zhou pourrait prendre une trajectoire inattendue.
L’autre nom est celui de Christian Lundgaard. Rookie cette année, le pilote a déjà réalisé une quatrième puis une cinquième place sur le Red Bull Ring : son temps d’adaptation fut minime. Moins expérimenté que Zhou, le Danois a réalisé une saison solide en 2019, en Formule 3, mais n’était pas la tête d’affiche pour remplacer Daniel Ricciardo. Avec l’annonce de l’arrivée de Fernando Alonso, Lundgaard devra probablement passer plusieurs saisons dans l’antichambre de la F1.
L’arrivée de Fernando Alonso est-elle positive pour Renault ?
La signature de l’Espagnol prouve une chose : Renault dépense des fortunes dans son académie de jeunes pilotes mais ne s’en sert pas. Avec l’absence d’écuries clientes à partir de l’an prochain, le projet de former des jeunes champions chez Renault pourrait être un échec colossal.
Cependant, Alonso était le pilote le plus expérimenté (et probablement le plus talentueux) de la shortlist présentée à Cyril Abiteboul sur le plateau de Canal +, la semaine dernière. Son arrivée démontre également la volonté forte de Renault de retrouver les devants de la scène. Reste à savoir si l’écurie en est capable : après une telle carrière, Alonso mérite de terminer sur une note positive.
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