Grand Prix d’Azerbaïdjan : Bakou à la loupe

Circuit le plus récent au calendrier (le Paul Ricard ayant accueilli plusieurs Grand Prix dans les années 70 et 80), Bakou est la scène des courses les plus haletantes depuis deux ans. Des grands boulevards aux ruelles étroites, reliées entre elles par des virages à 90 degrés, Bakou est le circuit urbain le plus passionnant. S’il y a bien une course à montrer à des amis ou des collègues qui ne s’intéressent pas à la Formule 1, c’est bien Bakou : ils changeront d’avis à coup sûr! Alors bouclez votre ceinture, et direction l’Azerbaïdjan pour un tour du Baku City Circuit…

Le tracé atypique du Baku City Circuit (©F1)

Fiche technique

  • Première édition : 2016
  • Situé à Bakou (Azerbaïdjan)
  • Longueur : 6,003 kilomètres
  • Nombre de tours : 51
  • Capacité : 90 000
  • Plus grand nombre de victoires : Nico Rosberg / Daniel Ricciardo / Lewis Hamilton / Valtteri Bottas / Sergio Pérez (1)

Secteur 1 : sortez vos équerres

Les 6,003 kilomètres du circuit démarrent dès le virage 1, qui a la particularité d’être l’un des plus proches de la pole position : environ 200 mètres. Ce premier virage, à 90 degrés, voit les pilotes arriver à pleine allure : plus de 340 km/h en qualifications. Le record de vitesse en Formule 1 a même été mesuré au point de freinage en 2016, lorsque Valtteri Bottas atteignait les 378km/h (oui, il y a encore 3 ans seulement les Williams pouvaient atteindre cette vitesse là…). Ce virage représente également la meilleure opportunité de dépassement du circuit : en 2017, Ricciardo avait doublé trois pilotes d’un coup pour se diriger vers la victoire. Le tour se poursuit sur une courte ligne droite avant d’enchaîner sur le virage 2, lui aussi en angle droit. Contrairement au T1, celui-ci ne possède pas d’espace entre la limite de la piste et le mur, et les voitures ne passent pas à deux de front. C’est ici qu’Ocon et Pérez s’étaient accrochés en 2017, plongeant Force India dans la tourmente. Ce virage donne accès à la première zone DRS du circuit, longue de presque 900 mètres et qui s’arrête au freinage du T3… encore à 90 degrés. En fait, tous les virages du premier secteur (qui sont au nombre de 4), sont en angle droit. Le 3ème est le deuxième freinage le plus fort du circuit, mais à l’image de son prédécesseur, ce virage ne laisse pas droit à l’erreur : un freinage trop tardif ou un point de corde manqué et le pilote se retrouve dans le mur. Seul le dernier virage du secteur tourne à droite : pris à faible allure, il est difficile de le manquer, même si Hülkenberg y a laissé une roue l’an dernier. En résumé, c’est dans ce premier secteur que la grande majorité de l’action se déroulera, avec de nombreux dépassements à la clé avant les virages 1 et 3.

Une particularité du circuit de Bakou : le même boulevard est emprunté dans deux sens différents, entre les secteurs 2 et 3 (©WTF1)

Secteur 2 : le rythme ralentit dans les ruelles

Après avoir emprunté de grands boulevards dans le secteur 1, les pilotes se dirigent vers les ruelles de la vieille ville de Bakou. Le second secteur commence sur une première chicane, très piégeuse à cause de la taille des vibreurs. S’ensuit une courte ligne droite qui mène au virage le plus serré du circuit, le T7. Ici, les dépassements sont presque impossibles : la sortie est tellement étroite que deux voitures ne peuvent pas passer côte à côte. C’est là que démarre la portion la plus sinueuse du calendrier de Formule 1, où la piste ne fait que 7,6 mètres de large à son point le plus étroit. Un crash dans « la section du château » peut donc provoquer un véritable embouteillage, comme ce fut le cas en Formule 2 en 2017. Dans ces ruelles s’enchaînent les virages 8 à 12, qui mènent sur la troisième portion la plus rapide du circuit. Tout en virage et à quelques centimètres des murs, les pilotes atteignent les 300 km/h avant un gros freinage, en pente et sur la gauche, pour le T15. S’ensuit une légère descente pour terminer le secteur. C’est ici que les esprits s’étaient échauffés entre Hamilton et Vettel en 2017 : l’allemand accusait le britannique de l’avoir testé sur le freinage, avant de lui rentrer volontairement dedans.

Secteur 3 : un seul vrai virage sur 2 kilomètres

Tel est le secteur 3 : le virage 16, à gauche, puis une ligne « droite » de deux kilomètres, entrecoupée par 3 virages qui sont pris pied au plancher. Sur le papier, le secteur ne présente aucune difficulté, et pourtant ce T16 est primordial : s’il est raté, les pilotes perdent énormément de temps à la sortie. Kimi Räikkönen a gâché son tour de qualification ici-même, en 2018, après avoir signé le meilleur chrono dans les deux premiers secteurs. Une simple glissade qui coûtait finalement 7 dixièmes. C’est également dans ce secteur que se trouve la seconde zone DRS, où les pilotes atteignent rapidement les 340 km/h. Cette portion du circuit a vu de nombreuses batailles ces dernières années, comme celle entre Ricciardo et Verstappen en 2018, juste avant que les deux coéquipiers ne se rentrent dedans. Un événement qui a précipité le départ de l’australien de l’équipe. Malheureusement, le speed trap n’est pas positionné au point de freinage, et ne permet pas de connaître les vitesses maximales du circuit (seules les équipes peuvent y avoir accès via leurs données). Profitez des caméras posées sur les murs de cette ligne droite, et qui voient les pilotes flirter avec les rebords à plus de 300 km/h.

En 2018, Verstappen et Ricciardo se rentraient dedans, à près de 300 km/h (©EssentiallySports)

Bien que critiqué avant sa première course en 2016 pour son profil peu conventionnel, il faut admettre que Bakou propose les courses les plus enflammées de ces dernières années. Sur les deux dernières saisons, c’est le seul Grand Prix qui a accueilli des pilotes hors-trio de tête sur le podium (Stroll en 2017, Pérez en 2018, tous deux à la troisième place). En trois éditions, chaque secteur a vu son lot de « drama » : les Force India dans le T2 et le duel Hamilton Vettel dans le T15 en 2017, tandis que les Red Bull se rentraient dedans en 2018 en fin de troisième secteur. Qui fera les gros titres au lendemain de la course cette année? Un rendez-vous à ne surtout pas manquer, donc, où la voiture de sécurité est régulièrement de sortie, et où les écuries plus modestes peuvent prétendre à de très gros points.

L’an dernier, c’est Sebastian Vettel qui prenait la pole à Bakou (©F1)

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