Ces pilotes discrets en F1 qui ont excellé ailleurs

La Formule 1 est le plus prestigieux des championnats de course automobile. Mais être discret, voire limité en F1, est loin de signifier qu’un pilote est mauvais ! Certains ont dévoilé tout leur potentiel dans d’autres catégories.

Jean-Éric Vergne en Formule Électrique (Formula E) avec DS.
Malgré des dernières saisons plus difficiles, Jean-Éric Vergne possède le plus beau palmarès en Formule Électrique (©Stellantis)

Les rejetés de la F1 qui trouvent le bonheur en FE

Les détracteurs de la Formule E aiment considérer ce championnat comme le centre d’accueil des rejetés de la F1. Pourtant, cette compétition possède une grille de très grande qualité, avec de nombreux pilotes qui auraient mérité une carrière plus longue et riche dans l’élite de la monoplace.

Le premier nom qui vient à l’esprit est celui de Jean-Éric Vergne. Ses relations avec le board Red Bull ainsi qu’un manque de chance au niveau du timing auront raison de sa carrière en F1, qui ne durera que trois petites saisons. Le Français, natif du Val-d’Oise, saura se relever en Formule E. Il est encore aujourd’hui le seul pilote à avoir été sacré à deux reprises (2018-2019), et est certainement le plus régulier dans une discipline où les règles sont faites pour voir des vainqueurs variés.


Lire aussi : Jean-Éric Vergne, le talent gâché de Red Bull


Plus récemment encore, c’est Stoffel Vandoorne qui a décroché le titre de Champion du monde de FE. Arrivé au pire moment chez McLaren en F1, le Belge se faisait laminer par Fernando Alonso dans des monoplaces papayes parmi les pires jamais produites à Woking. En FE, Vandoorne rejoindra Mercedes et empochera le titre en 2022. Depuis son arrivée en 2018, le Belge fait toujours partie des prétendants à la victoire.

Les rois de la monoplace à la sauce américaine

Marcus Ericsson vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis en 2022.
Marcus Ericsson, vainqueur d’une édition spectaculaire de l’Indy 500 en 2022 après plusieurs années très fades en F1 (©Motorsport Images)

Dans un tel article, difficile de ne pas mentionner Marcus Ericsson. Présent en F1 entre 2014 et 2018, le Suédois avait peu de soutien et avait conclu son passage dans l’élite par une triste saison où il se faisait complètement dominé par le rookie Charles Leclerc. Auteur de trop peu (voire aucun) coup d’éclat, c’est en IndyCar, de l’autre côté de l’Atlantique, qu’Ericsson lancera sa deuxième carrière. Son palmarès aux États-Unis ? Un premier podium pour sa huitième course dans le championnat, deux victoires en 2021 puis le graal l’année suivante, avec son succès aux 500 Miles d’Indianapolis. Personne ne lui aurait prédit un tel parcours après son passage bien fade en F1.

Si l’on regarde les années précédentes, d’autres pilotes ont montré de belles choses en Amérique avant (ou après) un passage discret en F1. Côté tricolore, Sébastien Bourdais est le pilote comptant le plus beau palmarès en Champ Car, l’ancêtre de l’IndyCar, avec quatre couronnes. Dans l’ombre de Sebastian Vettel chez Toro Rosso, il retournera aux États-Unis pour décrocher six autres victoires.

Takuma Sato, avec ses sept saisons en F1 conclues par un seul podium, allait également vivre ses plus belles émotions en IndyCar avec deux victoires aux 500 Miles d’Indianapolis (2017 et 2020). Alexander Rossi, appelé chez Marussia pour cinq petits Grands Prix, allait lui aussi prendre sa revanche sur le Speedway d’Indianapolis, avec la victoire pour sa première participation en 2016.

En remontant les décennies, Antony-Joseph Foyt (dit AJ) nous fournit un autre exemple exceptionnel. L’Américain a disputé les 500 Miles d’Indianapolis à trois reprises lorsque la course était intégrée au Championnat du monde de F1, entre 1958 et 1960. Jamais sans la moindre réussite. Il s’engagera lors de trois Grands Prix dans les Sixties, mais en déclarant forfait à chaque fois. C’est toujours aux USA, mais en-dehors du championnat de F1, que Foyt brillera avec sept titres de champion d’IndyCar et quatre victoires aux 500 Miles. Le Texan remportera aussi différentes courses en NASCAR et les 24 Heures du Mans 1967. La F1 ? Très peu pour lui.

Un Grand Prix est trop court : mettez-les en Endurance

Brendon Hartley (Toyota) aux 24 Heures du Mans 2022.
Invisible face à Pierre Gasly chez Toro Rosso, Brendon Hartley enchaîne les succès en Endurance (©Motorsport Images)

L’Endurance a le vent en poupe, notamment avec l’introduction du règlement Hypercar qui ne cesse d’attirer de nouveaux constructeurs. En 2023, l’édition des 24 Heures du Mans a battu des records de spectateurs, et la bataille en piste a probablement donné envie à bon nombre de fans devant leur écran de se rendre dans la Sarthe lors des prochaines éditions.

Du côté des pilotes, nombreux sont ceux à avoir eu un passage décevant en F1 avant d’écrire leurs plus belles pages en WEC. Le Suisse Sébastien Buemi a remporté la classique mancelle à quatre reprises et a décroché trois couronnes mondiales dans la catégorie reine du LMP1 (en plus de son sacre en Formule E en 2016). Brendon Hartley et Kazuki Nakajima se sont imposés à trois reprises au Mans et comptent autant de titres en championnat. Ce dernier a également remporté deux titres en Super Formula après son passage en F1. Pour Kamui Kobayashi, son unique podium en F1 à domicile ferait presque pâle figure à côté de son succès dans la Sarthe et ses deux titres de Champion du monde d’Endurance.

Plus tôt, notons l’Italien Emanuele Pirro, auteur d’une carrière plus que discrète en F1 entre 1989 et 1991, mais vainqueur au Mans à cinq reprises entre 2000 et 2007, faisant de lui le troisième plus beau palmarès sur ce circuit. Avant lui encore, Henri Pescarolo est un joli exemple de reconversion : jamais transcendant lors de ses 66 engagements en F1, le Français détient le record de participations au Mans (33 !) avec quatre succès dans la catégorie reine.

Ces championnats exotiques dans lesquels les ex de la F1 ont brillé

Ingo Hoffmann, douze fois champion de Stock Car brésilien.
Ingo Hoffmann est un nom qui ne vous dit pas grand chose, mais qui a dominé plusieurs générations de Stock Car au Brésil (©DR)

Vous connaissiez sans doute la plupart des pilotes mentionnés ci-dessus, alors nous avons essayé d’aller chercher des championnats moins médiatisés pour trouver d’autres exemples de pilotes pour qui la F1 ne leur a pas franchement réussi.

La meilleure de nos trouvailles est brésilienne, en la personne d’Ingo Hoffmann. Inscrit à huit Grands Prix et qualifié à seulement trois reprises entre 1976 et 1977, c’est en Stock Car, dans son pays, que le Pauliste va vivre ses meilleurs moments. Dans cette catégorie qui n’a pas grand chose à voir avec la monoplace, Hoffmann sera sacré à douze reprises ! En plus de son coup de volant, c’est sa longévité qui étonne : son premier titre est acquis en 1980, et le 12e en 2002.

Côté tricolore, Stéphane Sarrazin n’a disputé qu’un seul Grand Prix en F1, au Brésil, en 1999. Pour le compte de Minardi (qui remplaçait Luca Badoer), le Français ne voyait pas l’arrivée malgré une remontée depuis la 18e position. Peu importe : il écrira ses plus belles pages dans d’autres catégories. Il remportera le Championnat de France de rallye en 2004, et sera sacré à deux reprises en European Le Mans Series (2007 et 2010). Deux catégories qui n’ont pas grand chose à voir, mais quand le talent est là, les résultats suivent ! Toujours dans l’Hexagone, Jean-Louis Schlesser a lui aussi bouclé un seul Grand Prix en F1, mais a remporté le Dakar à deux reprises et a été sacré autant de fois en sport protos.

Et vous, avez-vous en tête d’autres pilotes discrets en F1 qui ont brillé ailleurs ?

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