Qui est Lawrence Stroll, l’homme à la tête des succès d’Aston Martin ?

Patron d’Aston Martin, père de Lance Stroll, grand homme d’affaires : le Canadien Lawrence Stroll possède de nombreuses casquettes. En amont du Grand Prix du Canada, voici son portrait.

Lawrence Stroll, président d'Aston Martin, sur la grille d'un Grand Prix de Formule 1.
Cela fait dix ans que Lawrence Stroll s’implique en F1. Il est aujourd’hui à la tête d’Aston Martin, surprise de la saison 2023 (©DR)

D’où vient la fortune de Lawrence Stroll ?

Comme de nombreuses grandes fortunes, Lawrence Stroll n’est pas né dans le besoin. Les fondations de son empire actuel proviennent de la réussite de son père, Leo Strulovitch. Ce dernier avait investi dans la mode et avait importé au Canada les marques Pierre Cardin et Ralph Lauren. Son fils suivra ses traces, en investissant massivement dans Tommy Hilfiger, Pepe Jeans ou Garrard & Co, notamment en développant les droits marketing de ces marques.

En 2023, la fortune de Lawrence Stroll est estimée à 3,7 milliards de dollars (3,43 milliards d’euros) selon le magazine Forbes. Le Montréalais, qui fêtera son 64e anniversaire le 11 juillet, a su diversifier ses activités pour s’enrichir et devenir l’homme que nous connaissons aujourd’hui, à la tête d’Aston Martin.

Un grand passionné d’automobile, en particulier de Ferrari

Si le milieu de la mode est à l’origine de la fortune des Stroll, Lawrence a toujours été un grand passionné d’automobiles. Son nom est notamment connu dans le milieu des collectionneurs de Ferrari : la concession québécoise du cavallino rampante appartient à l’une de ses firmes. Lors du rachat d’Aston Martin, et alors que Lawrence Stroll devait injecter plusieurs millions dans son nouvel achat, l’homme d’affaires canadien avait ainsi revendu plusieurs de ses bijoux rouges, notamment une FXX K (produite à 41 exemplaires), une F50 ou encore une F40 GTE. Lawrence Stroll possède également une 275 GTB achetée 27,5 millions de dollars en 2013, une rarissime 330 P4 (photo ci-dessous) ou bien encore une 250 GTO estimée à plus de 50 millions de dollars.

Lawrence Stroll et Jackie Stewart dans une Ferrari 330 P4.
Lawrence Stroll emmène le triple Champion du monde Jackie Stewart au volant de sa Ferrari 330 P4 (trois exemplaires produits). Rien que ça (©Ultimatecarpage.com)

Autre possession notable de Lawrence Stroll : le circuit de Mont-Tremblant, situé à 145 kilomètres au nord de Montréal. La piste a accueilli deux Grands Prix de Formule 1 en 1968 et 1970, et est connue pour être l’une des plus belles d’Amérique du nord. Si les installations n’ont rien d’un grand circuit international et moderne, son tracé sinueux comporte de nombreux changements d’élévations et autres virages à l’aveugle. Un circuit très technique, comparable au Nürburgring ou à Charade, qui comble les passionnés de pilotage.

Bien évidemment, le plus bel exemple de la passion pour l’automobile de Lawrence Stroll est sans aucun doute le financement de la carrière de son fils. Le milliardaire canadien a toujours soutenu Lance, qui a enchaîné les succès en karting avant de démarrer la monoplace à 15 ans. Ce dernier est passé par les académies Ferrari puis Williams, en pilotant notamment pour Prema, écurie dans laquelle son père Lawrence était actionnaire. En 2017, après le départ surprise de Valtteri Bottas pour Mercedes, l’homme d’affaires pousse pour que l’écurie de Claire Williams titularise son fils. Montant de l’opération : 80 millions de dollars. Un joli cadeau.

Son arrivée en Formule 1 et la direction d’Aston Martin

Cependant, l’histoire entre Lawrence Stroll et la F1 n’a pas commencé en 2017. Trois ans plus tôt, le Canadien avait tenté de racheter les parts de la banque Lehman Brothers dans Delta Topco, groupe qui détenait à cette époque les droits commerciaux de la Formule 1. L’opération n’a finalement pas eu lieu, les différents acteurs ne s’entendant pas sur une transaction estimée autour du milliard et demi de dollars. Des discussions avaient par la suite été entamées avec Sauber et Marussia, en anticipation de l’arrivée de Lance en F1.

Lawrence Stroll dans le paddock de F1 lors de sa période chez Racing Point.
S’il a attendu 2018 pour prendre la tête d’une écurie, Lawrence Stroll cherchait à intégrer la F1 dès 2014 (©Motorsport Images)

Il faudra finalement attendre 2018, soit un an après les débuts de Lance en F1, pour voir Lawrence Stroll sous les projecteurs. Lui qui préférait œuvrer dans l’ombre profite des déboires de Force India et du placement de l’écurie sous contrôle d’un administrateur pour mener le consortium du rachat de l’équipe de Silverstone. Dès lors, l’écurie devient Racing Point et Lawrence Stroll en prend les commandes.

Le super-héros canadien ne se satisfait pas de ce premier sauvetage. Investisseur majoritaire chez Aston Martin, sa passion de l’automobile (et ses objectifs financiers) le voient racheter la marque en 2020, alors que le célèbre constructeur britannique est au plus bas. Lawrence Stroll, devenu directeur exécutif de la marque ailée, annonce alors que son nouveau jouet viendra remplacer Racing Point à partir de la saison 2021 de Formule 1.

Aujourd’hui, Lawrence Stroll dirige son écurie d’une main de maître. Si son allure d’antagoniste peut diviser, une chose est sûre : l’homme d’affaire a accompli ses objectifs et a permis de sauver deux entités qui traversaient des situations plus que périlleuses. Fin 2022, le Canadien a injecté plus de 50 millions de livres dans sa propre entreprise pour détenir plus de 28% des parts, dans le but de bloquer un rachat du groupe chinois Geely. Avec la production et le succès du DBX, Aston Martin va beaucoup mieux qu’au moment du rachat.

« À court terme, nous voulons continuer à nous battre là où nous sommes », déclarait Lawrence Stroll en 2018 pour le site officiel de la F1. « À moyen terme, nous voulons essayer de nous battre pour la troisième place au lieu de la quatrième. À long terme, quand toutes les règles changeront, nous espérons que nous serons l’une des meilleures équipes du paddock. » Déjà vainqueur en 2020 (quand l’écurie était encore Racing Point), la progression de l’écurie est fulgurante, malgré le contre-temps de 2022.

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