La Formule 1 est de retour au Canada, sur le circuit Gilles-Villeneuve, pour la huitième manche de la saison. Red Bull va viser son 100e succès dans la discipline et semble intouchable. Mais derrière, certains auront à cœur de mettre le feu aux poudres.
Les centurions de chez Red Bull
Dimanche, Max Verstappen et Sergio Pérez auront leur première opportunité d’offrir à leur écurie sa 100e victoire en Formule 1. Dans l’histoire de la discipline, seuls quatre constructeurs sont parvenus à atteindre un tel chiffre : Ferrari (actuellement à 242), McLaren (183), Mercedes (125) et Williams (114). Les hommes de Christian Horner seront sans aucun doute les prochains à joindre ce club très fermé des centurions, et il est plus que probable que cela arrive dès ce week-end, à Montréal.
Concrètement, qu’est-ce qui pourrait empêcher Red Bull de s’imposer dimanche ? Dans une course normale, la réponse est sans doute rien. La pluie, attendue le vendredi et durant la séance de qualifications, pourrait éventuellement rabattre les cartes, mais il en faudrait bien plus pour déstabiliser Max Verstappen, qui est déjà l’un des meilleurs quand l’asphalte devient humide.
Lire aussi : Qui est le meilleur pilote de F1 sous la pluie ?
La course, qui devrait avoir lieu sur le sec, devrait être gérée assez facilement par Red Bull. Les lignes droites du circuit Gilles-Villeneuve favoriseront une RB19 très à l’aise en vitesse de pointe. Depuis le début de la saison, l’écart entre Red Bull et leurs concurrents a toujours été d’au moins 20 secondes à l’arrivée (hors Melbourne, où la course s’était terminée sous voiture de sécurité). Bref, nous ne prenons pas vraiment de risque en affirmant qu’il existe peu de scénarios où Red Bull ne s’imposera pas dimanche.
Après la satisfaction, place à la confirmation chez Mercedes
Si la saison 2023 n’offre aucun suspense en tête des classements, la deuxième place est bien plus mouvementée. Aston Martin était de loin la deuxième force du plateau en début de saison, mais Mercedes semble avoir refait son retard avec l’arrivée de son nouveau concept de pontons (ou l’abandon du « zéropod » aperçu depuis l’an dernier).
En Espagne, les Flèches d’argent devenues noires ont profité du week-end compliqué des monoplaces vertes pour décrocher un double podium, le seul pour une écurie hors Red Bull cette saison. Un résultat qui venait confirmer la bonne forme aperçue à Monaco, néanmoins difficile à analyser tant le circuit de la Principauté est atypique.
À Montréal, c’est un nouveau circuit peu ordinaire (mais bien plus que Monaco) qui attend Lewis Hamilton et George Russell. Il y a deux semaines, Mercedes a pris de l’avance sur Aston Martin au classement des constructeurs et l’écurie souhaite désormais maintenir cet écart. Mais Montréal conviendra-t-il aux hommes de Toto Wolff ? « Nous nous rendons maintenant à Montréal », a déclaré l’Autrichien. « Avec ses longues lignes droites et ses virages à faible vitesse, ce n’est pas un circuit qui devrait convenir à notre voiture aussi bien que Barcelone. Quel que soit le rythme réel de la voiture ce week-end, nous chercherons à maximiser notre résultat.«
Lance Stroll enfin au niveau ?
Après un début de saison plus que discret face à un coéquipier au top de sa forme, Lance Stroll a affiché un visage plus confiant à Barcelone. Pour la première fois de l’année, le Canadien a terminé devant Fernando Alonso, à la fois lors des qualifications et de la course. Certes, son rythme était bien plus lent en fin de course, mais force est de constater que Stroll n’était pas largué comme cela était parfois le cas en début d’année.
Mais le plus dur après une bonne performance en F1, c’est de confirmer. La bonne nouvelle, c’est que Stroll retrouve son Grand Prix national, l’une des manches qui lui réussit le mieux. En quatre participations, le pilote s’est toujours élancé hors du top 15, mais est remonté dans les points à trois reprises. Montréal est d’ailleurs le lieu de ses premiers points dans la discipline, marqués en 2017.
Avec l’annulation de l’épreuve en 2020, jamais le local de l’étape n’a pu disputer son Grand Prix à domicile au volant d’une voiture capable de décrocher de gros points. Cette édition 2023 est donc un premier test devant un public qui le soutiendra, deux semaines après le Grand Prix national de son coéquipier. Les tribunes seront encore vertes à Montréal, mais à la faveur du numéro 18. Stroll est-il capable de tenir la dragée haute à son double Champion du monde de coéquipier ?
Réveil attendu pour Valtteri Bottas
Depuis son arrivée chez Alfa Romeo, Valtteri Bottas a montré deux visages : celui du pilote qui s’éclate avec une pression moindre, lui qui venait de passer cinq saisons dans une écurie où la tension était à son comble ; et celui du pilote qui, justement, n’a pas assez la pression pour se démener.
Son début de saison 2022 laissait présager un Bottas au visage nouveau, mais depuis le Grand Prix du Canada de l’an dernier, le Finlandais n’a plus goûté à un top 7. Bien évidemment, la voiture n’aide pas, mais cela fait désormais un an que le décuple vainqueur de Grand Prix n’a pas créé la surprise. À Barcelone, Guanyu Zhou a affiché un rythme convaincant dans sa voiture, chose que Bottas n’a pu faire à cause de dommages dès le premier tour. Mais le potentiel pour décrocher des points semble être là.
À Montréal, Bottas peut-il se relancer, lui qui n’est pas assuré d’être encore sur la grille la saison prochaine ? Alfa Romeo va fêter son 200e Grand Prix en F1 ce week-end, ainsi que le centenaire du Quadrifoglio, le trèfle qui symbolise la marque. Autant dire que les pilotes, en particulier le #77, devront être au rendez-vous. « J’ai aimé courir ici à Montréal dans le passé, et j’ai hâte d’être à ce week-end », a partagé le vice-Champion du monde 2019 et 2020. « Nous savons que notre voiture a le potentiel pour bien faire, et ce sera notre objectif à partir de vendredi, en mettant Barcelone derrière nous et en marquant de nouveaux points. »
Turn One F1 Blog 