Ils ont été oubliés, certains ont quitté le calendrier il y a des décennies, et pourtant, ils auraient parfaitement eu leur place en 2022. Voici une sélection de cinq circuits historiques sur lesquels nous aimerions voir rouler la F1 d’aujourd’hui.
Buenos Aires
La Formule 1 ne s’est plus rendue en Argentine depuis 1998, et c’est bien dommage ! Présent dès 1953, le pays est le seul d’Amérique du Sud à avoir accueilli la discipline reine par le passé, avec le Brésil bien évidemment. Mais si ce dernier est devenu le pilier du sport automobile sur son continent, c’est bien l’Argentine qui a été la première nation à briller dans l’hémisphère sud, vingt ans avant le tout premier Grand Prix de F1 chez le voisin (et rival) lusophone.
Il faut dire que dans les années 1950, avec le soutien du gouvernement, plusieurs pilotes argentins voyagent vers l’Europe pour s’engager en F1. Et s’il n’est pas Champion du monde lors de la première saison, Juan Manuel Fangio fut la première grande légende de la discipline, avec cinq titres décrochés chez quatre constructeurs différents (un record qui ne tombera sûrement jamais). Bref, tout cela pour dire que l’Argentine fut l’un des premiers piliers de la discipline, et avec le souci de mondialisation actuel, le pays serait un candidat parfait pour retrouver les voitures les plus rapides du Globe.
Mais qu’en est-il du circuit ? Long de 4,259 kilomètres dans sa dernière configuration, le tracé était sinueux avec une panoplie de courbes rapides. Abandonné à cause de son manque de sécurité, le circuit aurait besoin d’un bon lifting, avec une rénovation des infrastructures et un élargissement de la piste. Des investissements qui paraissent utopiques aujourd’hui. Mais quel nostalgique de la F1 du siècle dernier n’aimerait pas revoir l’Argentine au calendrier ?
Estoril
Après avoir parlé espagnol, place au portugais. Si le Grand Prix du Portugal a été remis au goût du jour en 2020 et 2021 avec l’arrivée de Portimão au calendrier, le championnat avait déjà fait escale dans le pays dans les années 1980 et 1990, à Estoril, dans la banlieue de Lisbonne. Ce tracé avait d’ailleurs la particularité de ressembler comme deux gouttes d’eau (du moins, depuis le ciel) à son successeur en Algarve…
Depuis la dernière édition en 1996, le circuit d’Estoril a été adapté aux exigences d’aujourd’hui et présente des caractéristiques proches des circuits actuels. Une très longue ligne droite qui voit un gros freinage pour encourager les dépassements, un troisième secteur sinueux et piégeux… De plus, contrairement à Buenos Aires, Estoril continue d’accueillir des compétitions majeures, en particulier sur deux roues.
D’un point de vue plus réaliste, la F1 n’a que peu d’intérêt à revenir à Estoril, sachant que Portimão existe et que l’Europe n’est plus la cible principale de la discipline. Cependant, retourner sur les terres des premières étincelles d’Ayrton Senna serait un moment fort, sur un circuit qui a également vu Niki Lauda décrocher son dernier sacre en F1 pour un demi-point… Un tracé chargé d’histoire et qui pourrait produire des courses de bonne facture.
Sepang
Tracé le plus récent de cette liste (le dernier Grand Prix s’y est tenu en 2017, il y a à peine cinq ans), l’absence de Sepang au calendrier est due à des coûts trop importants pour les organisateurs. Et cela est bien dommage. Car sur le papier, le tracé de la région de Kuala Lumpur cochait toutes les cases pour donner lieu à de belles courses.
D’un point de vue purement sportif, la piste était très large (un vrai boulevard de 25 mètres en moyenne !) et offrait plusieurs zones de dépassements. Véritable « Tilkodrome » dans son architecture, Sepang fait partie des réussites de l’architecte allemand, avec des enchaînements de courbes rapides et précises, un léger dénivelé, des courbes piégeuses avec des points de corde très tardifs… Bref, un bonheur pour les fans et les pilotes. Sans compter la météo qui pouvait rendre les courses totalement folles.
Côté marketing, la Malaisie représente un marché de 32 millions d’habitants, et la course automobile est une passion partagée par beaucoup dans la région. L’Asie du Sud-Est, férue de sports mécaniques (notamment des deux roues, avec les Grands Prix de MotoGP de Thaïlande et d’Indonésie), est la grande absente des calendrier de F1 actuels (compte tenu du marché, avec 650 millions d’habitants) avec l’Afrique. Si un retour n’est pas prévu pour tout de suite, Sepang reste très régulièrement cité auprès des fans nostalgiques de ce beau circuit.
Kyalami
En parlant de l’Afrique, place à Kyalami. Il s’agit d’ailleurs du circuit de cette liste le plus avancé dans des discussions pour revenir au calendrier, et semble être la seule véritable option réaliste à ce jour. Si son absence pour 2023 s’est faite remarquer, il y a fort à parier que la catégorie reine du sport automobile retrouvera le circuit sud-africain dès 2024.
Mais pourquoi ce retour est-il tant attendu ? Tout simplement parce que la F1 n’a plus posé une roue sur le continent depuis 1993. Parfois disputé autour du Nouvel An, le Grand Prix d’Afrique du Sud avait une place particulière dans le cœur des fans. Si cette date ne sera pas conservée avec les contraintes de la F1 moderne, un championnat qui se veut mondial ne peut plus se permettre d’omettre une région aussi grande. L’Afrique a également droit à un Grand Prix.
En revanche, attention à ne pas trop s’enflammer côté spectacle. Une course en Afrique du Sud correspond à cette volonté de couvrir le plus de régions du Globe (bien que la destination diffère grandement des cibles privilégiées de Liberty), mais le tracé n’offrira peut-être pas les plus belles courses de l’année. Plutôt étroit et très sinueux, le circuit de Kyalami pourrait être comparé à celui d’Imola. Mais rien que pour le symbole, un Grand Prix d’Afrique du Sud en 2024 serait un magnifique cadeau de la F1 à ses fans. Ces derniers le méritent.
Long Beach
Dans un registre totalement différent (mais toujours en lien avec les objectifs de Liberty), un retour de Long Beach au calendrier serait le bienvenu pour les fans nostalgiques. Scène du Grand Prix des États-Unis Ouest entre 1976 et 1983, le tracé de la côte californienne revient dans le débat du meilleur circuit urbain visité par la F1.
Depuis la dernière apparition de la F1, le tracé a été modifié et est aujourd’hui emprunté par l’IndyCar. Liberty aurait donc une opportunité rare d’utiliser un circuit bien inscrit dans le patrimoine américain, ce qui serait une véritable opportunité d’un point de vue purement commercial et de communication. Bien sûr, il n’est pas envisageable d’associer les deux disciplines sur un seul et même week-end, les contraintes des contrats étant trop importantes… À moins que ?
Le seul bémol du circuit pour Liberty ? Long Beach est bien loin des strass et des paillettes de Miami et Las Vegas… Côté piste, la ville portuaire propose une longue ligne de départ caractéristique, puisque courbée vers la droite. Les monoplaces déambulent ainsi dans les boulevards, le tout avec un certain dénivelé. Trop large pour être comparé à Monaco et trop sinueux pour ressembler à Bakou, Long Beach serait un nouveau challenge et l’occasion de rapatrier un ancien circuit urbain, ce type de tracé étant la mode dans les années 2020.
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