Grand Prix du Canada : le circuit Gilles Villeneuve à la loupe

Le circuit Gilles Villeneuve, situé sur l’île Sainte-Marie en plein cœur de Montréal, accueille le Grand Prix du Canada depuis 1978. En 2022, il devient le 5e circuit à avoir accueilli le plus de courses en F1. C’est parti pour un tour du tracé Gilles Villeneuve !

Le circuit de Montréal, où les vitesses de pointe priment sur les réglages chargés en aéro (©F1)

Fiche technique

  • Première édition : 1978
  • Situé à Montréal (Canada)
  • Longueur : 4,361 kilomètres
  • Nombre de tours : 70
  • Capacité : 100 000 spectateurs
  • Plus grand nombre de victoires : Michael Schumacher, Lewis Hamilton (7)

Secteur 1 : un premier virage qui met les freins à mal

Ce premier secteur démarre avec une fausse ligne droite, qui vire légèrement sur la droite. Une courbe très légère mais importante dans le choix de trajectoire lors d’un dépassement, lorsque les pilotes s’engagent dans le premier virage, un gauche en angle droit. S’ensuit une épingle, lente mais non sans difficulté : le dénivelé augmente légèrement, la réaccélération s’effectue très tôt, plusieurs trajectoires sont possibles et, comme si tout cela n’était pas suffisant, les voitures déboulent des stands à vive allure à l’extérieur de ce virage. Un vrai challenge pour les pilotes, qui doivent regarder devant eux, derrière mais également sur les côtés, et ce durant toute la course (et pas uniquement dans le premier tour).

Après une courte accélération, les monoplaces se dirigent vers la première chicane du circuit. Toute en pente, les pilotes doivent être légers sur la pédale de freins, venir mordre le vibreur et flirter avec le mur afin de réaliser un passage parfait. Il n’est pas rare de voir une roue taper à l’extérieur du 4, tant les monoplaces passent près des murs. Après Monaco il y a quelques semaines, les pilotes n’ont toujours pas droit à l’erreur…

Les pilotes frôlent souvent les murs à Montréal, et sont parfois trop gourmands… (©Sky)

Le secteur se termine sur une nouvelle accélération, sous les arbres du parc Jean Drapeau, dans le virage 5 qui se prend pied au plancher.

Secteur 2 : un secteur 1 bis

Une ligne droite (qui comporte la première zone DRS du circuit), deux chicanes dont une rapide et une autre avec une accélération très tôt, de nouveaux murs à quelques centimètres des roues… Ce deuxième secteur ressemble au premier sur de nombreux points.

La première chicane, celle des virages 6 et 7, commence par un fort freinage à gauche, qui peut potentiellement présenter des dépassements audacieux, puis d’un virage à droite tout en accélération. En 2018, Carlos Sainz était venu taper le mur : les pilotes doivent trouver l’équilibre entre une bonne accélération, mais contrôlée pour ne pas être trop attirés vers le mur extérieur. La sortie de ce virage est déterminante pour la zone DRS qui s’ensuit : un simple dérapage et la position est perdue. La chicane suivante, celle des virages 8 et 9, est bien trop rapide pour tenter le moindre dépassement… Mais le mur est toujours présent à l’extérieur, en attendant les pilotes trop gourmands : Marcus Ericsson en a fait les frais, toujours en 2018, tout comme Lewis Hamilton l’année suivante.

Lewis Hamilton dans le mur des Essais Libres 2 au Grand Prix du Canada 2019.
Lewis Hamilton, trop gourmand durant les Essais Libres 2 en 2019 (©F1)

La zone de détection DRS se situe à la sortie de ce virage, et est probablement l’élément le plus décisif du circuit.

Secteur 3 : les symboles du circuit en un secteur

Ce dernier secteur comporte les 3 zones les plus célèbres du tracé canadien. Tout d’abord, l’épingle du virage 11 est sans aucun doute l’image forte du circuit : les pilotes se rapprochent les uns des autres, les tribunes sont disposées comme dans un stade et de nombreux accrochages ont lieu ici. L’accélération est de nouveau importantissime : les pilotes doivent s’y adonner rapidement pour la ligne droite suivante, sans être dans l’excès pour ne pas taper le mur extérieur.

Les F1 dans l'épingle du circuit Gilles Villeneuve durant le Grand Prix du Canada 2016.
L’épingle de Gilles Villeneuve, virage le plus iconique du circuit (©F1)

Vient ensuite la plus longue ligne droite du circuit : de plus d’un kilomètre, c’est ici qu’auront lieu la majorité des dépassements du week-end. À 340 km/h, les meilleurs moteurs pourront tirer profit de leur avantage pour grappiller de précieux centièmes. Attention tout de même au freinage : les pilotes s’engouffrant dans les stands freinent plus tard, ce qui peut donner lieu à des accrochages, comme celui entre Romain Grosjean et Esteban Ocon en 2018.

Mais le tour de Montréal ne serait pas complet sans la dernière chicane, et le fameux mur des champions. De nombreux pilotes ont vu leurs rêves de succès mourir ici, comme Michael Schumacher en 1999. Une fois cet obstacle passé, les pilotes activent une troisième fois leur DRS pour franchir la ligne d’arrivée, décorée du nom de Gilles Villeneuve, pilote au palmarès vierge mais dont le coup de volant et sa mort prématurée en 1982 l’auront propulsé au rang de légende de la Formule 1.

Pour résumer, le circuit est un enchaînement de chicanes plus ou moins rapides, où les murs sont toujours présents pour rappeler aux pilotes que la moindre erreur de jugement se paie au prix fort. Le circuit de Montréal est définitivement un classique de la Formule 1, et ses nombreuses opportunités de dépassement peuvent donner lieu à des courses folles, comme en 2011 où Jenson Button l’emportait après… six arrêts au stand ! Avec un record du tour en course de 1:13.622 (réalisé par Barrichello en 2004), les pilotes devront boucler 70 tours du circuit Gilles Villeneuve pour tenter de remporter la victoire.


Mise à jour | 13 juin 2022

Que pensent les pilotes du circuit Gilles Villeneuve ?

Valtteri Bottas : « Montréal est un circuit spécial. Chaque année j’ai hâte d’y être, le circuit est rapide et plaisant à piloter, et les fans en font un rendez-vous unique. Comme c’est un circuit urbain, il évolue beaucoup durant les essais et les qualifications. Vous avez besoin d’un bon moteur et d’un package aérodynamique efficace pour être rapide ici, tout comme d’une bonne traction pour sortir des chicanes et des épingles. »

Daniel Ricciardo : « J’ai aimé ce circuit dès mon premier tour, quand je pilotais encore pour Toro Rosso. Je me souviens être de retour dans les stands et me dire : ‘Quel circuit !’, j’étais impressionné à quel point il est bien, et je n’avais fait qu’un tour d’installation. C’est juste une somme incroyable de fun. Vous pouvez sauter sur les vibreurs et rebondir. C’est comme si vous pilotiez un kart, vous avez l’impression de posséder le circuit et j’adore ça. Vous pouvez être agressif et frotter les murs. »

Un tour virtuel en caméra embarquée sur le circuit Gilles Villeneuve (©Mitsos)

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