Pour la première fois depuis 1994, il y aura un trio (les pilotes et l’écurie) 100% français sur la grille. Après un exercice 2022 correct, Alpine vise toujours l’étape supérieure cette année. Mais les doutes persistent. Voici le guide 2023 de l’écurie tricolore.
Fiche technique :
- Nom complet : BWT Alpine F1 Team
- Localisation : Enstone (châssis, Royaume-Uni), Viry-Châtillon (moteur, France)
- Pilotes : Esteban Ocon #31 / Pierre Gasly #10
- Team principal : Otmar Szafnauer
- Classement 2022 : 4e (173 points)
Alpine, « best of the rest » en 2022
L’an dernier, à la même période, nous annoncions que la nouvelle règlementation devait permettre à Alpine de proposer une monoplace à la hauteur de ses ambitions. De ce point de vue, la saison dernière fut un échec. De retour en F1 depuis 2016 (à l’époque en tant que Renault), le constructeur français ne cesse de se fixer l’objectif de retrouver les sommets, en décalant régulièrement la date évoquée. Depuis 2017, force est de constater que l’écurie stagne et ne sort pas du midfield, qu’elle parvient tout de même à dominer certaines années.
La saison 2022 fait partie de ces cas de figure. Pour Alpine, certains verront le verre à moitié vide, d’autres à moitié plein. Il est vrai que cette quatrième place au classement constructeurs peut paraître fade. La nouvelle règlementation était une opportunité à saisir pour Alpine, et les nombreux messages encourageants relayés dans la presse laissaient espérer les fans français. Selon Cyril Abiteboul (ex-team principal de Renault), aucune écurie n’avait autant anticipé la nouvelle règlementation. Et lorsqu’on constate que la concurrence n’a pas vraiment répondu présent, avec des McLaren en manque de rythme et des Aston Martin mal nées, le bilan paraît décevant.
Mais il serait également injuste de dresser un constat si négatif. Esteban Ocon est parvenu à signer deux quatrièmes places en 2022, lui permettant d’égaler son meilleur classement en F1 (huitième, ex aequo avec 2017). Fernando Alonso, auteur de nombreuses remontées fantastiques (dont celle d’Austin qui restera gravée dans les mémoires), a réalisé l’exploit de placer l’A522 en première ligne (au Canada), et semblait même capable de jouer la pole à Melbourne. Avec une meilleure fiabilité, Alpine aurait sans aucun doute dépassé la barre des 200 points marqués, chose qui ne lui est jamais arrivée depuis 2016.
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Ocon – Gasly : duo de rêve qui interroge
Le rêve s’est enfin exaucé pour les fans de Pierre Gasly : leur héros a quitté le giron Red Bull cet hiver. Sans issue malgré ses excellentes performances de 2020 et 2021, la saison 2022, passée dans une AlphaTauri à la peine, aurait pu avoir raison de sa carrière. Mais Enstone n’a pas oublié son coup de volant qui lui a permis de survoler le ventre mou il y a quelques années, et lui a donc offert cette porte de sortie plus que bienvenue. Une place vacante dans une écurie d’usine qui joue les gros points : en voilà une opportunité qui ne se présente pas souvent.
Mais s’il s’agit d’un excellent transfert pour le pilote et ses fans, celui-ci cache une réalité bien plus dure : le ras-le-bol de Fernando Alonso, qui ne voyait pas d’évolution dans les performances. Devenu quasi paranoïaque en fin de saison, il faut dire que l’Espagnol est tombé sur un os : Esteban Ocon. Si le Taureau des Asturies a dû composer avec une malchance assez incroyable, son coéquipier normand a réalisé un exercice 2022 de haute volée, avec plusieurs coups d’éclats et une vitesse en piste saisissante. Le Français a bien tenu tête au double Champion du monde, chose qui ne lui était pas promise début 2020. Sa dimension a changé, et Ocon devra prouver qu’il peut mener une écurie cette saison. Ce sera son rôle, lui qui va entamer sa quatrième année dans la structure.
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Les changements chez Alpine pour 2023
Au-delà du gros changement survenu durant l’hiver au niveau du duo de pilotes, le reste de l’équipe n’a pas vraiment bougé. Otmar Szafnauer poursuit à la tête de l’équipe, lui qui est arrivé l’hiver dernier après douze années chez Force India / Racing Point / Aston Martin. Le team principal pourrait avoir des difficultés à gérer la situation si les vieilles embrouilles entre Ocon et Gasly venaient à ressortir, bien que ces deux derniers aient affirmé « bien s’entendre » sans être « les meilleurs amis du monde ». Il s’agira d’un enjeu majeur à surveiller en 2023.
À l’usine, cependant, certains changements ont été annoncés. Tout d’abord, le moteur. Avec le gel instauré par la FIA, Alpine faisait le choix de développer une unité de puissance aussi performante que possible au détriment de la fiabilité. Cet hiver, cette dernière a donc dû s’assurer qu’il y aura moins de casse en 2023 pour permettre à ses pilotes de rallier plus souvent l’arrivée. Les sept abandons de l’an dernier ne devront certainement pas se reproduire.
Depuis les coulisses, Szafnauer a expliqué mettre en place de nouvelles procédures pour rendre la création, l’essai et la mise en place de nouvelles évolutions plus rapides. Alpine, qui s’est éloignée des top teams à mesure que la saison avançait, pourrait donc avoir une carte supplémentaire dans son jeu pour lutter. Les usines, en parlant d’elles, verront également une vague de recrutement pour satisfaire leurs besoins et rapprocher l’équipe des sommets. Les investissements, permis notamment par le soutien de BWT (qui restera présent avec son rose caractéristique en 2023), sont bien présents. Reste à les concrétiser en résultats.
Les objectifs d’Alpine en 2023
Alpine nous facilite la tâche lorsqu’il est question des objectifs, puisque l’écurie les annonce elle-même. Avant le coup d’envoi de la saison 2022, l’écurie s’était donnée une période de 100 Grands Prix pour décrocher le titre constructeur. Il reste donc 78 courses, soit un peu plus de trois saisons, pour y parvenir.
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Après toutes les déclarations pré-2022 qui n’ont pas porté leurs fruits, difficile de voir l’équipe faire un gros saut en avant. La révolution devait avoir lieu l’an dernier pour faire place à une simple évolution en 2023, sans grand bouleversement hiérarchique. Bien évidemment, il n’est pas à exclure qu’une écurie surprenne tout le monde avec un nouveau concept, mais Enstone n’a pas pour habitude de se mettre en avant pour ses folies (bien que le concept 2022 ait été réussi d’un point de vue aérodynamique). Chez Alpine, on a souvent les yeux plus gros que le ventre : en 2023, il faudra simplement espérer faire mieux que l’an dernier, avec une place de « best of the rest » acquise avec plus de sérénité. Il ne manquait pas grand chose pour décrocher un podium avec l’A522 : sa descendante, l’A523, devra viser les points à chaque course, et pourquoi pas une arrivée sur la boîte de temps à autres.
L’œil du fan
Par L., CM du compte Alpine F1 TEAM FAN FR (@AlpineF1Team_fr)
« Du point de vue de la performance pure, je ne pense pas que la saison 2023 sera très différente de 2022. L’Alpine A522 était de loin la quatrième voiture du plateau, mais quelques malheureux soucis de fiabilité on fait que McLaren a pu lutter avec nous pour la P4. »
L’équipe devrait se rapprocher des trois top team et consolider sa P4 après avoir réglé ses soucis de fiabilité. McLaren semble avoir vu ses objectifs à la baisse vu les déclarations récentes et les retards concernant leur soufflerie. Quant à Aston Martin, ils seront à surveiller vu leur évolution au cours de la saison dernière, mais j’estime qu’ils ne lutteront pas encore pour la quatrième place. »
« Il y a eu beaucoup de doutes concernant la relation entre Gasly et Ocon (ce qui est compréhensible), cela dit, ils restent des pilotes professionnels qui vont jouer leur avenir en F1 au cours des deux prochaines saisons. Beaucoup oublient que les tensions sont monnaie courante entre les coéquipiers en F1, mais les pilotes sont des personnes responsables, il n’y a donc pas de soucis à se faire de mon point de vue. L’année 2023 sera très prometteuse pour Alpine, en espérant avoir un podium ou bien sur un coup de chance, un remake d’Hongrie 2021. »
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