En 2022, la nouvelle règlementation n’aura eu aucun effet sur Aston Martin au championnat des constructeurs, puisqu’elle a conservé sa septième place. En revanche, son nombre de points a quant à lui chuté, passant de 77 à 55. En 2023, peut-elle remonter au classement, notamment avec un nouveau pilote phare en la personne de Fernando Alonso ?
Fiche technique :
- Nom complet : Aston Martin Aramco Cognizant F1 Team
- Localisation : Silverstone (Royaume-Uni)
- Pilotes : Lance Stroll #18 / Fernando Alonso #14
- Team principal : Mike Krack
- Classement 2022 : 7e (55 points)
En 2022, Aston Martin en a vu des vertes et des pas mûres
La saison 2022 s’est achevée sans véritable satisfaction pour Aston Martin. En stagnation par rapport à 2021 (et même en légère régression), l’écurie britannique a pris du retard. Ce manque de performance, visible en particulier en début de saison, pouvait s’expliquer par le fait que l’équipe ait dû développer seule et de toutes pièces sa monoplace AMR22, moins de deux ans après le scandale de la « copie » de Mercedes. À juste titre, l’AMR22 se voyait donc être dotée du joli surnom « d’escargot vert« .
Avec la nouvelle règlementation, l’occasion était pourtant parfaite de prendre un meilleur départ. La structure de Silverstone nous avait habituée à réaliser de gros coups avec un budget limité, mais aujourd’hui, les tendances semblent s’être inversées. L’arrivée en 2021 a eu l’effet d’un pétard mouillé, avec une communication très avancée mais des résultats manquant à l’appel. La saison dernière, Aston Martin a dû faire face à la maladie de Sebastian Vettel (absent des deux premiers meetings, touché par le Covid-19) et au départ d’Otmar Szafnauer, parti chez Alpine. La deuxième version de sa monoplace, mise en route à Barcelone, a permis de mettre l’écurie sur les bons rails avec de meilleurs résultats. Mais le mal était trop profond, et le duo n’est pas parvenu à devancer Alfa Romeo.

Le duo de pilotes
Du côté des pilotes, l’annonce soudaine de la retraite de Sebastian Vettel, sur laquelle Fernando Alonso a réagi en reprenant le baquet de l’Allemand, est venue perturber les autres écuries, autant Aston Martin elle-même. En signant de nouveau un multiple Champion du monde, Aston Martin tente de prouver aux investisseurs, mais aussi au reste du plateau, qu’elle est une écurie avec des moyens importants, et que Fernando Alonso est un pilote qui a toujours l’envie de performer. Lors du Grand Prix du Qatar 2021, l’Espagnol s’est démené pour résister aux attaques de Sergio Pérez pour finir sur le podium, sept ans après son dernier succès en carrière. Dans la même trempe que Sebastian Vettel, l’Espagnol sait comprendre sa monoplace pour guider les ingénieurs. Il est la bonne recrue pour une écurie déterminée et envieuse de succès. Ses performances plus récentes, comme ses incroyables remontées à Austin ou à Interlagos, ont prouvé que son âge n’a aucune incidence sur son talent et sa soif de victoires.
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À ses côtés, et sans surprise, Aston Martin continue avec Lance Stroll. Fils de Lawrence, actionnaire majeur et président exécutif d’Aston Martin, ce dernier n’a d’autre volonté que de voir son fils évoluer en Formule 1. Si certains critiquent ce choix, et questionnent sa méritocratie à « ne serait-ce que d’avoir un baquet en Formule 1 », il n’en reste pas moins que le Canadien disputera sa septième saison dans l’élite.
Le duo devra cependant trouver une bonne dynamique, que chacun des pilotes avait développé avec son ancien coéquipier, s’ils souhaitent voir l’écurie évoluer et atteindre ses ambitions. Leur récent accrochage au Grand Prix des États-Unis avait jeté le feu aux poudres, avant que Fernando Alonso ne se rétracte et qualifie l’action d’un « incident de course ». La pression du président exécutif serait-elle en train de transformer l’Espagnol en homme sage et modéré ?

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Ce qui a changé durant l’hiver
Pour démarrer l’année 2023, Aston Martin n’a cependant pas opéré que des changements. Si elle a recruté un pilote de taille, elle a décidé de ne pas changer de directeur d’écurie, et Mike Krack sera de nouveau en charge de mener à bien le projet Aston Martin sous la houlette de Lawrence Stroll. Malgré une septième place au championnat constructeurs, Aston Martin a réalisé une bonne deuxième partie de saison puisqu’elle a marqué des points lors de neuf des onze dernières courses, lui permettant d’égaliser avec Alfa Romeo.
Du côté ingénierie, l’AMR23 a été largement dessinée et conçue par Dan Fellows, aérodynamicien en chef et ancien de Red Bull, recruté en avril 2022 par Aston Martin. Son passage de Red Bull à Aston Martin lui permettra certainement de corriger les défauts de l’AMR22 et de proposer une monoplace compétitive à Lance Stroll et Fernando Alonso, bien qu’il soit difficile d’imaginer un énorme bon dans la hiérarchie. Il faudra néanmoins passer par là pour offrir les victoires promises à Fernando Alonso.

L’objectif pour 2023
Pour la saison 2023, Aston Martin se fixe d’abord des objectifs réalistes. À commencer par évoluer dans le tableau en gagnant des places au championnat des constructeurs. Aston Martin doit en effet confirmer l’évolution de la performance de sa monoplace, que le paddock a bien noté entre mars et décembre 2022. Selon Mike Krack, Aston Martin doit être en mesure de passer un cap pour cette troisième saison en Formule 1 : « Je pense qu’au cours de la troisième année, nous devons voir une nette amélioration, une étape claire en termes de performances, et oui, je dirais que nous sommes sur la bonne voie. »
En plus de ses objectifs réalisables, Aston Martin ne cache pas ses ambitions pour les années à venir. L’objectif ? Être en mesure de batailler avec les top teams que sont Red Bull, Mercedes et Ferrari. L’objectif est ambitieux et surtout, Aston Martin devra d’abord se mesurer aux écuries qui excellent dans le midfield, à savoir Alpine et McLaren. L’écurie de Silverstone semble avoir compris sa monoplace, a intégré la nouvelle règlementation et s’est dotée d’un duo qui peut concurrencer Alpine et McLaren et leurs pilotes moins expérimentés. N’oublions pas un dernier point très important : l’écurie verra sa nouvelle usine livrée cette année. Un facteur qui pourrait bien permettre aux verts d’entrer dans une nouvelle dimension…