Peu de changement dans l’équipe technique, un nouveau sponsor, mais surtout un nouveau pilote : Haas parie sur la stabilité et l’expérience pour aborder la saison 2023. Toujours avec un budget serré, l’équipe américaine peut cette fois compter sur un bon moteur Ferrari et une saison 2022 surprenante. Suffisant pour continuer à progresser ? Ou bien mauvais pari qui condamnera l’équipe ? En 2023, ça sera un peu quitte ou double pour Haas.
Fiche technique :
- Nom complet : MoneyGram F1 Haas Team
- Localisation : Banbury (Royaume-Uni)
- Pilotes : Kevin Magnussen #20 / Nico Hülkenberg #27
- Team principal : Günther Steiner
- Classement 2022 : 8e (37 points)
Haas, la révélation de la saison 2022
Le début de saison de Haas était inattendu. Dernier en 2021 avec zéro point, les Américains ont en plus dû remplacer Nikita Mazepin. La présence du Russe sur la grille n’était plus compatible avec les enjeux géopolitiques, son père étant un proche de Vladimir Poutine. C’est Kevin Magnussen qui a effectué le remplacement un peu au pied levé. Bien lui en a pris puisque le Danois a scoré 12 points en deux courses, soit le quadruple de points des saisons 2020 et 2021 réunies. C’est dire la progression. Haas a ainsi terminé à la huitième place du championnat constructeur : son meilleur classement depuis 2018.
Si elle s’est peu à peu effondrée au fil de la saison 2022, le budget étant encore peu élevé, l’équipe américaine s’est quand même distinguée à plusieurs reprises. Notamment en Autriche, avec un moteur Ferrari revigoré, ou au Brésil, encore avec Magnussen, avec une pole position inespérée. La première de son histoire. Côté pilotes, si le Danois a encore prouvé qu’il avait toute sa place en F1, c’était plus difficile pour le jeune Mick Schumacher qui s’est davantage montré avec d’impressionnantes sorties de piste, comme à Djeddah où il avait dû déclarer forfait. Il sera remplacé par Nico Hülkenberg, un autre revenant.
L’expérience d’abord chez les pilotes
Avec ce recrutement, Haas fait le pari de l’expérience. Exit 2021 et son duo de rookies. Haas aligne un des duos les plus expérimentés de la grille, avec un total de 322 courses à son actif. Seules Aston Martin (469), Red Bull (398) et Mercedes (379) font mieux. Le choix de Nico Hülkenberg s’explique par ses bonnes performances à chacun de ses remplacements, l’Allemand étant resté sur le banc depuis la fin de saison 2019. Ce joker de luxe, utilisé par Force India puis Aston Martin, a brillé notamment en qualifications en dominant son coéquipier Lance Stroll à Bahreïn. Même chose à Silverstone en 2020 avec une belle troisième place en qualifications, ou la huitième position en course au Nürburgring alors qu’il partait dernier. Peut-il rééditer ses exploits sur toute une saison, après presque trois années blanches ?
Kevin Magnussen a prouvé que c’était possible. Notamment au Brésil, où il a signé la seule pole position de sa carrière. Il pourra s’associer avec « Hulk » pour continuer à faire progresser la voiture. Problème : les deux pilotes ont connu des tensions par le passé. Premièrement en piste, où ils se sont plusieurs fois retrouvés dans des confrontations musclées, puis en zone mixte avec le désormais célèbre « suck my balls » de Kevin à l’encontre de Nico. Aujourd’hui, les deux se disent désormais prêts à travailler ensemble. Il le faut, car Haas mise sur des pilotes d’expérience plutôt que les jeunes loups, au risque qu’ils soient moins rapides que des pépites.
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Ce qui a changé cet hiver
Hormis le duo de pilote, peu de chose ont changé cet hiver chez Haas. Le boss, Günther Steiner, mise sur la stabilité pour faire progresser son équipe. La plus grosse difficulté résidait dans la recherche de sponsors. La tâche a été réussie avec l’arrivée de MoneyGram, entreprise de transfert de fonds. Avec un budget un peu plus stable qu’en 2022, l’équipe espère continuer sa progression tout en bénéficiant du moteur Ferrari revigoré.
Malgré le départ de Mick Schumacher, celui-ci n’est pas conservé pour être le pilote d’essai de l’équipe. Il s’agit toujours de Pietro Fittipaldi qui, là aussi, connaît très bien l’équipe pour être le pilote essayeur depuis deux ans. Haas reste encore la petite sœur de Ferrari, qui compte bien replacer ses jeunes pousses. Peut-être verra-t-on, lors des essais cette saison, des protégés des rouges comme Oliver Bearman ou Arthur Leclerc ?
L’objectif pour 2023
Avec cette stabilité dans l’équipe technique et le renforcement d’un pilote d’expérience, ce qui a plutôt bien marché par le passé, Haas espère au moins faire mieux que la saison 2022. Steiner est confiant avec l’arrivée de Hülkenberg. « Il sera tout de suite dans le coup », assure-t-il. L’Italien sait qu’il peut emmener son équipe un peu plus haut, jouer régulièrement les points. Mais jusqu’à quand ?
L’équipe est trop souvent habituée aux débuts de saison canons, mais, faute de budget pour développer la voiture, se retrouve en difficulté en fin de championnat. L’arrivée de ce nouveau sponsor peut peut-être permettre un soulagement financier et aider à améliorer la monoplace en fin de saison. C’est cet élément qui déterminera la bonne saison ou non de Haas, qui peut cette fois compter sur deux pilotes pour continuer à progresser. Encore faut-il qu’ils s’entendent bien. La maturité devrait les aider, mais la réussite ne dépendra pas que d’eux.
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