Ce week-end, la F1 se rend à Miami pour le tout premier Grand Prix de l’Histoire dans la capitale floridienne. À quoi pouvons-nous nous attendre sur ce circuit plein de mystères ? Voici les enjeux de la course.
Ferrari doit désormais se relancer
À Imola, Ferrari a connu son premier véritable revers de la saison. Déjà battue par Red Bull à Djeddah, la Scuderia a payé une addition bien plus salée à domicile, devant ses tifosi. Le deuxième abandon de Carlos Sainz en autant de courses et le tête-à-queue de Charles Leclerc en fin d’épreuve ont coûté beaucoup de points à Ferrari, et l’écurie est clairement moins confiante qu’elle ne l’était il y a quelques semaines.
Cependant, ce coup d’arrêt peut devenir une excellente source de motivation. Tout allait pour le mieux chez Ferrari depuis le début de la saison, et un mauvais week-end peut permettre à l’écurie de réaliser que les titres sont très loin d’être acquis. Pour Leclerc (qui vivait un début de saison à la limite de la perfection), son erreur en Émilie-Romagne doit le rendre meilleur pour la suite de la saison et lui servir de bonne leçon : si les 25 points de la victoire ne sont pas à portée de tir, il est primordial d’assurer un bon résultat pour la longue lutte du championnat.
À Miami, Ferrari apportera ses première évolutions de la saison, notamment au niveau des ailerons, dans le but de concurrencer Red Bull dans les lignes droites de Miami. Suffisant pour reprendre l’ascendant ? Du côté de Sainz, il faudra avant tout terminer la course pour retrouver la confiance, et entamer une nouvelle série de bons résultats. En l’absence de graviers, l’Espagnol devrait largement être en mesure de voir le drapeau à damier.
Avantage Pérez pour la victoire ?
Et si ce week-end était celui de Sergio Pérez ? En manque de rythme face à son coéquipier sur le début de saison, le Mexicain est tout de même parvenu à accrocher de gros points et à signer sa première pole en carrière, à Djeddah. Jamais le pilote n’avait affiché un tel visage en début de championnat, et l’arrivée de la F1 en Amérique du Nord pourrait être son moment.
Tout d’abord, comme mentionné ci-dessus, le tracé de Miami pourrait avantager la Red Bull. Très rapide en bout de ligne droite, la voiture de Milton Keynes sera à son aise sur le début et la fin du tour, avec la seule portion sinueuse comme point d’interrogation. Quoiqu’il en soit, les hommes de Christian Horner devraient avoir l’avantage dans les zones de dépassement, que ce soit pour attaquer ou se défendre. Sans compter que l’aspect psychologique est clairement dans le camp autrichien, après l’incroyable week-end réalisé à Imola (avec 58 points pris sur 59 possibles).
Mais alors, pourquoi plus Pérez que Verstappen ? Il s’avère que le Mexicain a pu tester le nouveau tracé dans le simulateur Red Bull, avant les pilotes AlphaTauri et son coéquipier néerlandais. Alors, cette préparation supplémentaire peut-elle combler l’écart de performance au volant de la monoplace ? Sans doute pas. Mais Pérez s’est montré plutôt à l’aise sur les derniers Grands Prix urbains, et Miami est une nouvelle opportunité pour lui de créer la surprise, et d’aller peut-être chercher sa première victoire de la saison.
Hamilton, fan des nouveaux circuits
Cette année, rien ne se passe comme prévu pour Lewis Hamilton. Si le Britannique est parvenu à décrocher un podium à Bahreïn, il n’a terminé qu’à la treizième place du Grand Prix d’Émilie-Romagne : son pire résultat sous le drapeau à damier depuis 2009… Et le pire, c’est que son jeune coéquipier George Russell, lui, semble tirer son épingle du jeu.
Alors, s’il y a bien un week-end pour remettre les pendules à l’heure, il s’agit de celui à Miami. En 2022, il s’agit du seul nouveau circuit de la saison, et Hamilton a fait des découvertes sa spécialité. Bien sûr, au cours de ces dernières années, le septuple Champion du monde a toujours eu une voiture capable de remporter des courses et des titres. Mais sur les neuf derniers circuits totalement nouveaux ou simplement modifiés visités par la F1, le Britannique compte sept victoires et deux deuxièmes places.
Fait-il preuve d’une meilleure adaptabilité ? Prépare-t-il simplement mieux ces nouveaux circuits ? Quoiqu’il en soit, Hamilton est intraitable quand la F1 découvre un nouvel asphalte. Dans un pays que le pilote adore et où il a toujours bien performé, les batteries seront pleinement chargées pour produire un week-end de haute volée et se rattraper après les difficultés d’Imola.
Alpine doit tout mettre bout à bout
« Je devrais avoir 25 ou 30 points ». Les mots pour décrire les maux. Problèmes de moteur à Bahreïn, abandon en Arabie saoudite, panne mécanique durant les qualifications en Australie et victime d’un contact avec Mick Schumacher en Italie : Fernando Alonso connaît un début de saison catastrophique, le quatrième pire de sa carrière d’un point de vue comptable (après 2001, 2015 et 2017).
Pourtant, aucune de ces erreurs n’est à mettre sur le dos du pilote. Au contraire : son tour à Melbourne, par exemple, était magistral et aurait pu lui offrir la pole. La voiture semble être performante lorsqu’elle est poussée à plein régime, mais la fiabilité coûte beaucoup trop cher à Alpine. Alors, les espoirs sont-ils permis à Miami ?
Sans surprise, tout dépendra de ladite fiabilité. Le tracé pourrait convenir à l’A522, et les zones de dégagement asphaltées réduiront les risques d’abandons. L’expérience d’Alonso peut également être un facteur important pour aborder un nouveau circuit, ou dans le cas d’une pluie. Les averses sont annoncées pour ce week-end, et ce scénario pourrait plaire à l’autre occupant du garage. Esteban Ocon a déjà démontré de quoi il était capable dans ces conditions, et un gros résultat d’Alpine pourrait enfin lancer la saison de l’écurie, après un début de campagne très loin des objectifs annoncés.
Allons-nous voir du spectacle ?
C’est la question que tout fan de F1 se pose à l’approche d’un nouveau Grand Prix. À l’annonce de l’événement, quand le circuit a été dévoilé aux yeux du monde entier, les critiques ont été instantanées. Il s’agit d’un véritable parking sur lequel a été construit un circuit. Mais cela veut-il forcément dire que le tracé sera mauvais ?
Deux aspects captent notre attention. Tout d’abord, l’Autodrome International de Miami est équipé de deux très longues zones d’accélérations, avant les virages 11 et 17, qui sont de grosses zones de freinage. Les dépassements devraient y être facilités : c’est d’ailleurs ce qu’évoquaient les pilotes ayant testé le circuit ces dernières semaines. Ensuite, la portion sinueuse. Très lente et étroite, cette partie, qui précède la ligne droite du retour, présente un changement de dénivelé brutal qui enverra les pilotes à la faute s’ils se montrent trop gourmands.
Cette partie sinueuse devrait présenter un beau spectacle durant les qualifications, tandis que les batailles seront au rendez-vous dimanche. Mais attention : beaucoup de dépassements ne sont pas forcément gages de qualité. Si la pluie s’invite, ce premier Grand Prix de Miami pourrait être très mémorable. Mais si la course est une succession de dépassements au DRS sans véritables batailles, des questions devront être posées dès cette édition inaugurale.
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