En F1, l’heure de vérité pour les sprints a sonné

Deux semaines après Melbourne, la F1 est de retour ce week-end sur le circuit d’Imola. Ferrari arrive en Émilie-Romagne en position de force, face à une Red Bull revancharde, alors que le paddock s’apprête à vivre un nouveau sprint. Quels sont les enjeux de cette manche ?

Ferrari parviendra-t-elle à maintenir son avantage face à Red Bull sur le circuit d'Imola ?
Ferrari parviendra-t-elle à maintenir son avantage face à Red Bull ? (©DR)

Ferrari contre Red Bull, épisode 4

Pour le moment, y a-t-il vraiment match ? Si on regarde les différents classements, on pourrait se dire que non. Après trois courses, Ferrari a presque le double du nombre de points de Red Bull. À domicile, l’écurie italienne débarque sûre de sa force, avec un Charles Leclerc au sommet de son art, pour l’instant épargné par tout incident mécanique. C’est justement ce point qui coince du côté du garage autrichien. Pourtant, sur la piste, la Red Bull n’est pas si loin de la F1-75 (qui semble avoir trouvé une solution à ses problèmes de marsouinage) en termes de performance pure. L’Albert Park nous a montré un Leclerc souverain le dimanche, mais la Red Bull reste constamment dans le coup.

Si les longues lignes droites de Djeddah et Melbourne favorisaient Max Verstappen (vainqueur la saison dernière à Imola) et Sergio Pérez, Imola devrait convenir à la Scuderia Ferrari. On l’a encore vu en Australie, Ferrari comptait un net avantage sur Red Bull dans les portions les plus sinueuses. En face, après un nouvel abandon pour son pilote néerlandais (le deuxième en trois courses), Red Bull n’a déjà plus le droit à l’erreur si elle veut conserver ses chances de titres.

L’occasion de se relever pour AlphaTauri

AlphaTauri possède une relation particulière avec Imola. L’écurie de Faenza, dont le QG est situé à environ 20 kilomètres du circuit, enchaîne les moments d’euphorie et de grande déception à la maison. C’est ici que Pierre Gasly réalisait la meilleure qualification de sa carrière, en se classant quatrième sur la grille en 2020. L’année suivante, le Français répétait (presque) sa performance, en terminant cinquième le samedi. Mais en course, c’est respectivement une panne mécanique et un choix stratégique désastreux qui l’empêchaient de briller.

Yuki Tsunoda détruisait son AlphaTauri contre le mur à Imola, en 2021.
L’AlphaTauri de Yuki Tsunoda, explosée dans le virage 15 à Imola, en 2021 (©Motorsport Images)

Pour Yuki Tsunoda, son seul Grand Prix d’Émilie-Romagne l’a vu taper le mur en Q1, alors qu’il s’agissait du circuit sur lequel le Japonais avait réalisé le plus de tours grâce à des essais durant l’hiver. Le lendemain, il ne pouvait faire mieux que la douzième place. Cette année, AlphaTauri amène son lot d’améliorations pour le week-end, et espère pouvoir être compétitive à domicile. Le début de saison a été compliqué, notamment sur l’aspect de la fiabilité, et les hommes de Franz Tost voudront définitivement lancer leur saison. Ils en ont grandement besoin s’ils souhaitent décrocher la cinquième place, si chère à leur cœur.

Déjà la dernière chance pour le sprint ?

Malgré un accueil très mitigé l’an dernier, la F1 a voulu donner une seconde chance à son nouveau joujou en 2022. Néanmoins, le format change légèrement : désormais, c’est le top 8 qui marquera des points (huit pour le premier, un pour le huitième). Mais ce changement sera-t-il suffisant pour voir plus de spectacle ? Pas sûr qu’un pilote en deuxième position tente le diable pour aller chercher un point supplémentaire…

D’autant qu’Imola n’est pas le circuit le plus simple pour dépasser. Certes, les monoplaces pourront mieux se suivre par rapport à l’an dernier, mais les opportunités d’attaques restent rares sur ce circuit. Si ce sprint ne donne pas le spectacle souhaité, il restera toujours deux autres week-ends pour faire son jugement (en Autriche et au Brésil). Mais ce Grand Prix d’Émilie-Romagne sera sans doute décisif pour l’avenir de la discipline.

Des limites de piste qui vont faire du bruit

Les vibreurs tricolores du circuit d'Imola pourraient endommager les F1 de 2022, notamment leur fond plat.
Qui sera piégé dans le virage 15 ? (©F1 Only)

Autre attraction du week-end pour le moins inattendue : les vibreurs. Imola possède de jolies bordures dans les virages, peintes aux couleurs du Tricolore. Les mécaniciens, en revanche, ne vont pas les porter dans leur cœur. Car contrairement aux trois circuits visités précédemment cette saison, l’Autodromo Enzo e Dino Ferrari possède des vibreurs à l’ancienne, hauts, capables de fortement endommager le fond plat des monoplaces. C’était notamment le cas l’an dernier, quand Lewis Hamilton évitait Max Verstappen au départ et endommageait sa Mercedes. Sachant que la majorité de l’appui aérodynamique est aujourd’hui généré par le plancher, les pilotes devront se montrer très prudents ce week-end.

Du côté des limites de piste, pas de risques de dégâts, mais les directeurs de course risquent d’avoir beaucoup de travail. Depuis cette année, plus de litiges : la seule limite est la bande blanche. Les quatre roues ne doivent pas la dépasser, sous peine de voir son temps annulé et un avertissement. Le problème est qu’Imola est un circuit où les pilotes ont tendance à abuser de ces limites, en particulier dans les virages 6, 10, 13 et 15. En 2021, Lando Norris a vu un excellent tour annulé pour ces limites, alors que les commissaires étaient plus cléments (les vibreurs étaient considérés comme dans la limite). Qui se fera avoir cette année ?

Théo Pourchaire veut réagir

Après un début de saison en demi-teinte, Théo Pourchaire veut réagir à Imola, en Formule 2.
Après un début de saison en demi-teinte, Théo Pourchaire veut réagir (©Théo Pourchaire)

Imola rime aussi avec le retour de la Formule 2 et Formule 3. Théo Pourchaire va devoir réagir après un début de saison marqué par les incidents mécaniques à répétition, malgré sa victoire lors de la course principale à Bahreïn. Les F2 propulsées par Mecachrome ne sont que très peu fiables, et c’est aujourd’hui le jeune Français qui en fait les frais. Le pilote ART est à 18 longueurs du leader Felipe Drugovich, pilote ayant le mieux évité les aléas du début de saison.

Un échelon plus bas, le bilan n’est pas le même pour nos Bleus. Les pilotes F3 n’ont pas couru à Djeddah, et disputeront donc leur deuxième manche de la saison ce week-end. C’est Victor Martins qui s’avance en leader du championnat avant les deux courses sur le tracé d’Émilie-Romagne avec 25 points, une petite unité devant son dauphin Arthur Leclerc. L’autre tricolore et rookie Isack Hadjar, auteur de son premier podium (et victoire !) dès sa première course à Bahreïn, est lui septième du championnat. Le membre de la filière Hitech compte bien confirmer son surprenant début de saison, surtout après son zéro pointé lors de la course longue.

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