Duo Hamilton – Russell : aussi excitant que dangereux ?

C’est officiel depuis ce mardi : George Russell sera le coéquipier de Lewis Hamilton l’année prochaine chez Mercedes. Un choix attendu, mais qui a quand même enflammé la planète F1 lors de l’annonce, puisque le septuple champion du monde devra se confronter à l’un des talents les plus prometteurs de sa génération. Un duo de pilote attrayant et extrêmement en vue pour la saison prochaine.

George Russell et Valtteri Bottas lors de leur crash à Imola. Bien que jugé fautif par Mercedes, c'est bien le Britannique qui récupère le bien du Finlandais pour 2022.
Après cette altercation musclée en début de saison, c’est bien dans cette Mercedes que sera George Russell la saison prochaine. En meilleur état évidemment… (©Getty Images)

George Russell, pour préparer l’après-Lewis Hamilton

Si l’annonce était attendue, c’est parce que George Russell fait partie de cette nouvelle génération prometteuse, le plaçant au niveau des pilotes comme Charles Leclerc ou encore Max Verstappen. Malheureusement, et contrairement à son futur coéquipier, le Britannique n’a pas eu la chance d’obtenir un baquet performant dès son début de carrière. Il a donc fallu se faire les dents trois saisons en fond de peloton chez Williams pour convaincre l’écurie à l’étoile.

Pourtant, dès sa première saison en F1, et même avant dans les catégories juniors, le parcours de Russell a toujours été exemplaire. Course après course, il su démontrer qu’il était un pilote à fort potentiel pour le futur. Le double champion du monde Fernando Alonso en fera d’ailleurs l’éloge lors de son premier départ en F1.

Cependant, Toto Wolff est resté campé sur sa position de protéger son pilote Valtteri Bottas durant quelques saisons, précautionneux de ne pas lui faire brûler les étapes et de permettre à George Russell de se développer dans un environnement sans pression chez Williams. De plus, une rivalité avec Lewis Hamilton aurait pu reproduire le schéma que l’écurie avait connu avec Nico Rosberg il y a quelques années. Sans oublier que Valtteri Bottas (dont l’agent était d’ailleurs Toto Wolff) a permis à son écurie d’enchaîner les titres constructeurs : les raisons de le conserver étaient légitimes.

Perçu comme le successeur légitime de sa majesté Lewis Hamilton, George Russell aura réussi à convaincre l’écurie de le recruter avant le départ du numéro 44. Un choix fort, mais presque obligatoire lorsque l’on voit les performances du Britannique sur sa Williams. Régulièrement en Q3, une première ligne à Spa, et une course amère qu’il aurait dû remporter en 2020 lorsqu’il avait remplacé son futur coéquipier à Sakhir l’an passé : le bilan est déjà prodigieux. Même si son contrat n’est pour le moment pas de longue durée, nul doute que l’arrivée de Russell est également là pour préparer l’après-Lewis Hamilton chez Mercedes.

Le retour d’une lutte en interne ?

Bien que faisant bonne figure face à la situation, le choix de Mercedes de ne pas conserver Valtteri Bottas n’est pas entièrement du goût de Lewis Hamilton, qui souhaitait voir le Finlandais continuer à ses côtés pour 2022. Il s’agit d’ailleurs du coéquipier qui aura partagé le plus longtemps le garage avec le septuple champion du monde, avec cinq années de collaboration.

En pleine route vers sa première victoire à Sakhir en 2020, George Russell, malchanceux, s'est vu privé de son sacre chez Mercedes. Il aura une revanche à prendre en 2022.
Pour George Russell, le retour dans la monoplace noire est imminent ! (©Getty Images)

Installé dans un véritable trône, Lewis Hamilton doit, pour la première fois depuis 2016, voir Mercedes contrarier ses plans pour la saison prochaine. Bien qu’élogieux sur son nouvel équipier, l’épisode de Sakhir l’année dernière n’était pas du goût du Britannique, qui a vu George Russell briller dans son baquet chez Mercedes. Encore souffrant à Abou Dabi, Lewis Hamilton sera quand même de retour, évitant ainsi à son futur coéquipier de réitérer cet exploit. Et si les rumeurs (comme quoi le septuple champion du monde aurait été en colère contre le choix de Mercedes) ont depuis été balayées, Russell a envoyé un message très fort : même dans une monoplace à laquelle il n’est pas habitué, il est capable de mettre le feu en piste.

Mais l’année prochaine, c’est en interne que les deux pilotes vont devoir s’affronter, et dans la même monoplace. Dans le cadre d’une lutte pour le titre, il se pourrait que Mercedes y laisse des plumes, voyant l’arrivée de George Russell plus incisive que prévue. Cela pourrait fortement contrarier les plans de Lewis Hamilton de devenir l’ultime roi de la F1, lui qui détient le même nombre de titres que Michael Schumacher à l’heure actuelle. De son côté, George Russell n’a rien à perdre face au septuple champion du monde, même s’il devra se montrer plus efficace que Valtteri Bottas, alors que les cartes risquent d’être rabattues en 2022 en ce qui concerne les performances des monoplaces.

La jeunesse face aux cadors, un choix toujours payant ?

George Russell est donc le premier jeune de la filière Mercedes a obtenir un baquet dans une Flèche d’argent. Pascal Wehrlein ou Esteban Ocon n’ont pas eu cette chance avant lui, car le choix de placer un jeune aux côtés d’une légende de la F1 peut s’avérer être un véritable challenge. Cela doit d’ailleurs rappeler des souvenirs à Lewis Hamilton, qui avait été associé à Fernando Alonso chez McLaren, alors double-champion du monde en titre, avant de prendre l’ascendant et d’évincer le double champion du monde.

À l’inverse, ce genre de transfert peut s’avérer difficile à supporter pour les pilotes numéro un de leurs écuries, puisqu’il s’agit là d’une pression supplémentaire à gérer avec un jeune coéquipier ayant énormément de potentiel. Nombreux en ont fait les frais, à l’image de Sebastian Vettel chez Ferrari, qui a souffert de la comparaison face à Charles Leclerc. Après deux saisons de collaboration, l’Allemand quittait alors le navire rouge pour rejoindre Aston Martin.

Lewis Hamilton félicitant son futur coéquipier de sa belle performance à Spa Francorchamps. Un respect mutuel qui devra perdurer la saison prochaine entre les deux hommes.
George Russell sera-t-il capable de détrôner le roi Hamilton en 2022 ? (©Reuters)

Mais le quadruple champion du monde n’est pas le seul à avoir subi le sort de son coéquipier. En 1981, lorsque le prometteur Alain Prost inflige une correction à son coéquipier expérimenté René Arnoult chez Renault, dans une cohabitation houleuse entre les deux Français. En 1992, c’est Michael Schumacher qui va se frotter à l’expérimenté Gerhard Berger chez Benetton. Plus convaincant que l’Autrichien, c’est le futur septuple champion du monde qui sera conservé, pour remporter deux titres en 1994 et 1995.

D’autres exemples pourraient être cités, telles que les arrivées remarquées en F1 de Max Verstappen, qui remporta son premier Grand Prix lors de sa première course chez Red Bull en 2016. Ou encore la victoire de Sebastian Vettel chez Toro Rosso en 2008. Une chose est sûre, c’est que lorsqu’un pilote en devenir arrive en Formule 1, il trouve toujours le moyen de se faire remarquer, à l’image de George Russell chez Williams, qui compte bien rendre la vie dure à son coéquipier Lewis Hamilton la saison prochaine.

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