Le Grand Prix d’Émilie-Romagne en anecdotes

La deuxième manche de la saison 2021 est en approche, et pour la deuxième année de suite, Imola fait une apparition inattendue au calendrier. Malgré ses 14 ans d’absence, le circuit a conservé une place importante dans le cœur des fans de F1 et a marqué le championnat. Retraçons cette histoire en anecdotes.

Lewis Hamilton a profité du Grand Prix d'Émilie-Romagne 2020 pour décrocher son 93e succès en carrière. Mercedes emportait son dernier titre constructeur en date.
Lewis Hamilton décrochait sa 93e victoire l’an dernier à Imola (©Miguel Medina / AFP)

Imola en quelques chiffres…

La première course de Formule 1 à Imola remonte à 1963, bien que l’événement ne comptait pas comme une manche officielle du championnat mais plus comme un test pour ce tracé ayant vu le jour quelques années plus tôt. Jim Clark s’imposait, mais le Grand Prix n’est pas officialisé pour les années à venir. De 1970 à 1972, le circuit accueille des manches de Formule 2. C’est finalement en 1979 que la Formule 1 fait son retour pour le non-officiel Grand Prix Dino Ferrari, en vue de tester les infrastructures pour un possible remplacement de Monza pour le Grand Prix d’Italie 1980, alors en travaux. Niki Lauda s’imposait et l’événement fut officialisé, d’abord comme Grand Prix d’Italie (en 1980) puis de Saint-Marin (Monza possédant la manche italienne).

Michael Schumacher détient un record exceptionnel de sept victoires à Imola, suivi de près par Alain Prost et Ayrton Senna avec trois victoires chacun. Le Brésilien est d’ailleurs le recordman de pole positions sur le circuit, avec huit meilleurs temps le samedi : il est resté invaincu de 1985 à 1991, soit sept éditions consécutives. Sa dernière pole fut acquise en 1994, lors du week-end de son tragique accident.

Imola a également accueilli un Grand Prix assez loufoque, en 1985. À domicile, Elio de Angelis remportait son deuxième succès en F1 sans avoir mené le moindre tour ! Sur un circuit très gourmand en carburant, Thierry Boutsen décrochait la deuxième place, après avoir poussé sa voiture jusqu’à la ligne d’arrivée. Au final, seules cinq voitures se classaient, les pannes sèches s’enchaînant en fin de Grand Prix.

Michael Schumacher est le pilote comptant le plus de victoires à Imola, et de loin ! Sept succès : c'est trois de plus que ses poursuivants, Alain Prost et Ayrton Senna.
Michael Schumacher célébrant sa septième victoire à Imola en 2006 (©DR)

De multiples dénominations

« Émilie-Romagne » n’est que la dernière appellation du Grand Prix qui va se dérouler ce week-end en Italie. Il s’agit de la région dans laquelle se situe l’Autodromo Enzo e Dino Ferrari, localisé dans la ville d’Imola et créé en 1950 pour booster l’économie locale. Quatre motoristes locaux enthousiastes proposèrent la construction de ce circuit en reliant des routes publiques déjà existantes, pour permettre à des constructeurs automobiles de la région de venir tester leurs prototypes. Enzo Ferrari fut le premier à envoyer une voiture sur la piste en 1952.

Mais pourquoi l’événement se faisait-il appeler Grand Prix de Saint-Marin ? Après les travaux de 1980, la Formule 1 avait pour projet de revenir à Monza, scène du Grand Prix d’Italie depuis les débuts du championnat. Pourtant, les organisateurs souhaitaient également conserver Imola, circuit apprécié des fans et des pilotes. Pour ne pas renoncer au tracé, il fallait trouver une combine : elle fut d’emprunter le nom du micro-État de Saint-Marin, pourtant situé à 100 kilomètres de la ville. En effet, deux Grands Prix ne peuvent porter le même nom sur une année, et Imola devait donc renoncer à l’appellation italienne. Désormais, le nom de Grand Prix d’Émilie-Romagne sert à mettre en avant la région du circuit, véritable vallée de l’industrie automobile en Italie.

De grands travaux depuis 1994

Le circuit d’Imola a toujours été réputé pour sa dangerosité. C’est ici qu’a eu lieu le week-end le plus tragique de l’histoire du sport, en 1994, avec les morts de Roland Ratzenberger et Ayrton Senna. Dès lors, le tracé était modifié pour ralentir les voitures, qui dépassaient trop facilement la barre des 300 km/h.

Le circuit a vu l'ajout de nombreuses chicanes pour ralentir les voitures, sur une piste autrefois trop rapide.
Les chicanes ont modifié le tracé d’Imola pour rendre le circuit plus sûr (©DR)

Le virage de Tamburello, dont le mur était trop proche de la piste pour des monoplaces arrivant à toute allure, voyait l’apparition de la première chicane. Une deuxième fut ajoutée quelques hectomètres plus loin, afin de ralentir les pilotes à l’approche de l’épingle. La dernière chicane (Variante ALta), quant à elle, a toujours été présente.

Pourtant, depuis la dernière édition de l’ère des V10 en 2006, une décision en sens inverse fut prise ! Afin d’améliorer le spectacle, la dernière chicane du circuit fut modifiée pour créer une longue ligne droite, allant de Rivazza au premier freinage. C’est ici qu’auront lieu la majorité des dépassements cette année encore.

En parlant de sécurité, c’est à Imola, en 2000, que Bernd Mayländer est devenu le pilote de la voiture de sécurité que nous connaissons aujourd’hui. Alors engagé en Porsche Carrera Cup, il est demandé à l’Allemand de devenir le pilote de la Safety Car pour les courses de F3000 (ex-Formule 2), le pilote habituel n’étant pas disponible. Aujourd’hui, Mayländer compte plus de tours passés en tête d’un Grand Prix que certains grands noms de la F1 moderne, comme Jacques Villeneuve, Juan Pablo Montoya ou Mark Webber !


Lire aussi : Qui est Bernd Mayländer, le pilote de la voiture de sécurité ?


Un circuit automobile, mais pas réservé aux voitures !

Malgré la dangerosité de la piste, le MotoGP s’est rendu à Imola de 1996 à 1999 pour finalement renoncer à l’événement, le circuit étant jugé trop risqué pour des deux-roues. Depuis 2006, alors que la F1 avait disparu du programme, le circuit continue d’accueillir le championnat de Superbike.

Mais l’autodrome possède une programmation riche, qui va au-delà des sports mécaniques ! Côté musique, les instruments ont déjà pris la place des moteurs hurlants. Récemment, AC/DC s’y est produit devant plus de 92 000 spectateurs, à proximité et à même la piste. Guns N’ Roses est également venu se produire à Imola en 2017. La structure est effectivement adaptée pour accueillir des concerts et événements en plein air tout au long de l’année.

Imola, ce n'est pas que de la F1 ! Les coureurs cyclistes ont également eu leurs heures de gloire, notamment avec Julian Alaphilippe l'an dernier.
En 2020, Imola a connu la victoire d’un sportif français… Mais sur deux roues ! (©AFP)

La piste a également accueilli les Championnats du monde de cyclisme sur route en 1968 et en 2020. Le 1er septembre 1968, Vittorio Adorni s’imposait à Imola, d’où les cyclistes étaient aussi partis puisque l’autodrome accueillait à la fois le départ et l’arrivée. En 2020, c’est le Français Julian Alaphilippe qui s’imposait en Italie après une performance solide. Il devenait le premier tricolore à remporter le maillot arc-en-ciel depuis Laurent Brochard en 1997. Le circuit est également utilisé pour certaines arrivées d’étapes du Giro.

La dernière édition

Bien que les dépassement furent rares en 2020 à Imola, la fin de course s’était enflammée pour proposer un spectacle finalement correct. L’an passé, l’Émilie-Romagne fermait le top dix de votre classement des meilleurs Grands Prix.

Une position qui s’expliquait par de nombreux événements. La meilleure qualification de Pierre Gasly en carrière (P4) n’était pas convertie durant la course, et Lewis Hamilton faisait parler son génie en terme de gestion des pneus pour arracher une victoire somptueuse, permettant à Mercedes de sécuriser le titre constructeur. Derrière, la bataille faisait rage pour le podium : Max Verstappen chassait Valtteri Bottas durant toute la course, avant de parvenir à le dépasser… puis de sortir pour une crevaison.

Daniil Kvyat, qui savait que ses jours étaient comptés chez AlphaTauri, réalisait une fin de course folle avec l’un des plus beaux dépassements de l’année, à l’extérieur de Charles Leclerc à Piratella. Pas suffisant pour aller chercher le podium, acquis par Daniel Ricciardo : son deuxième pour Renault, et le premier avec un shoey pour célébrer. Derrière, Racing Point jouait au bowling dans son stand, quand la boule Lance Stroll réalisait un strike dans son mécanicien. Heureusement sans bobo.

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