Cinq Grands Prix d’Australie qui nous ont marqués

Bien que le Grand Prix d’Australie n’ait finalement pas eu lieu, Turn One avait prévu de vous faire revivre les moments marquants qui ont fait l’histoire des Grands Prix d’aujourd’hui. Si les articles attendront pour les prochaines épreuves, voici notre sélection des cinq événements qui ont retenu notre attention au cours de la longue histoire entre l’Australie et la Formule 1, des rues d’Adélaïde aux bacs à graviers de l’Albert Park.

En 1991, la pluie s'abat en continue sur Adélaïde. Le Grand Prix a quand même lieu, mais sera stoppé au bout de 24 minutes seulement. La course restera la plus courte de l'histoire de la Formule 1.
Ayrton Senna sous la tempête d’Adélaïde (©TF1)

3 novembre 1991 : la course la plus courte de l’histoire

Le 3 novembre 1991 est un jour historique dans l’histoire de la Formule 1. Pour le dernier Grand Prix de la saison, le titre était déjà joué et Ayrton Senna savait que son premier titre lui tendait les bras. En revanche, la dernière manche de cette saison n’avait pas encore rendu son verdict.

Le premier fait du week-end intervient avant même le début de la course, Alain Prost se voyait évincé par Ferrari, lui qui avait dit que la monoplace se comportait “comme un camion”. Il ne participe donc pas à cette dernière épreuve. Durant un week-end particulièrement pluvieux avec des intempéries très forte en Australie, la course se déroule dans des conditions humides, où Ayrton Senna est réputé pour exceller. 

Ces conditions rendent la course très délicate et de nombreux pilotes, dont Michael Schumacher et Jean Alesi, sont impliqués dans une collision. C’est alors qu’Ayrton Senna, au 14ème tour, fait des grands signes dans sa voiture pour demander l’arrêt de la course au vu des conditions impraticables et de la pluie torrentielle qui s’abat sur le tracé d’Adélaïde. La décision est respectée et la course est alors stoppée définitivement au bout de 24 minutes et 34 secondes. Il s’agit du Grand Prix le plus court de l’histoire de la Formule 1. Étant donné que les trois quarts de la course n’ont pas été complétés, seule la moitié des points est reversée, et Senna l’emporte devant Mansell et Berger.

13 novembre 1994 : le duel Hill / Schumacher pour le championnat du monde

En 1994, le championnat vit une nouvelle fois son dénouement dans les rues d’Adélaïde. Après une saison âprement disputée (marquée également par la mort d’Ayrton Senna lors du Grand Prix d’Imola), deux nouveaux champions sont à la lutte. D’un côté, le Britannique Damon Hill chez Williams Renault, et de l’autre, l’Allemand Michael Schumacher chez Benetton Ford. Avant cette course, Schumi mène d’un maigre point au championnat, mais possède plus de victoires au compteur. Hill doit alors finir devant Schumacher avec deux points d’avances pour remporter le titre de champion du monde.

Quelques années avant le duel Schumacher - Villeneuve à Jérez, un autre point noir est venu ternir la réputation du pilote allemand. Cette fois-ci, les choses allaient en son sens, puisque la sortie de piste de Damon Hill lui permettait de sécuriser le titre de champion du monde.
Schumacher en route vers son premier titre mondial devant son rival de l’époque, Damon Hill (©MotorsportImages)

Le duel tant attendu a bien lieu puisqu’après le départ, les deux pilotes s’envolent et creusent l’écart sur leurs poursuivants. Après s’être arrêtés dans le même tour, Hill met la pression sur Schumacher qui craque et commet une faute dans le 31ème tour du Grand Prix, en sortant de la piste puis percutant un mur. Néanmoins, l’Allemand revient sur la piste mais le Britannique saisit l’occasion et plonge à l’intérieur. Schumacher ferme alors la porte et l’accrochage est inévitable. Les deux pilotes sont contraints à l’abandon et Schumi décroche sa première couronne mondiale. Hill aura du mal à pardonner à Schumacher après cette action très litigieuse, qui restera probablement comme le moment le plus controversé de la carrière du futur Baron Rouge.

Dans cette course folle, c’est le champion du monde 1992 Nigel Mansell, remplaçant David Coulthard pour la fin de saison, qui obtiendra la dernière victoire de sa carrière. Il assure au passage le titre constructeur pour Williams-Renault. Un symbole fort, puisque Mansell reste aujourd’hui le pilote le plus vieux à avoir gagné une course, à l’âge de 41 ans.

8 mars 1998 : la controverse chez McLaren Mercedes

Pour la troisième année de suite, le Grand Prix d’Australie ne ferme plus la saison mais sert de manche d’ouverture, cette fois sur le circuit de l’Albert Park. Avec de nouvelles règles aérodynamiques et l’instauration des pneus rainurés, McLaren semble outrageusement dominer la concurrence depuis les essais hivernaux, mais manque de fiabilité. Pendant les qualifications, les monoplaces de Woking s’alignent sur la première ligne avec plus de sept dixièmes d’avance sur la concurrence. Cependant, il est convenu en interne que le premier pilote au premier virage sera celui qui restera devant, et aucune bataille ne peut être envisagé entre Mika Häkkinen et David Coulthard.

Une domination outrageuse ne permet pas de sécuriser les victoires. Mercedes l'a bien vu au Grand Prix d'Espagne 2016, quand Hamilton et Rosberg se rentraient dedans. En Australie, en 1998, les tensions n'étaient pas au même niveau chez McLaren, et les pilotes faisaient preuve d'un profond respect entre eux.
McLaren dans la tourmente malgré une domination sans appel sur la concurrence (©PassionF1)

Lors du départ, le Finlandais prend un meilleur envol et se retrouve premier, devant son coéquipier écossais. La concurrence est vite effacée puisque Schumacher doit abandonner au sixième tour à cause d’un problème mécanique. Les deux McLaren s’envolent et dominent le reste du peloton, mais au 35ème tour, Mika Häkkinen interprète mal un message radio de son équipe et fait un passage au stand sans raison, redonnant l’avantage à son collègue. En coéquipier modèle qu’est David Coulthard, ce dernier rend au Finlandais sa première place à trois tours de l’arrivée. 

Cette manoeuvre n’est pas du goût du public qui ne comprend pas cette décision de McLaren, d’autant plus que les deux pilotes ont terminé avec plus d’un tour d’avance sur tout le monde. Mais l’écurie retorquera qu’il n’était pas juste pour Häkkinen de laisser gagner Coulthard alors qu’il avait la course en poche, d’autant que cette consigne d’équipe faisait sens à ce qui avait été convenu avant la course. Une consigne dont personne n’aurait dû connaître l’existence s’est vue révélée aux yeux de tous pour une erreur de communication radio… 

3 mars 2002 : un départ chaotique et le meilleur résultat de Minardi

En 2002, Melbourne accueille une nouvelle fois la manche d’ouverture du championnat du monde. La tension monte d’un cran lors des qualifications avec les deux Ferrari sur la première ligne bien, que les pilotes utilisent encore la F12001 (la F2002 n’étant pas encore prête). La course démarre et la saison commence sur les chapeaux de roues. En effet, avant même le premier virage, Ralf Schumacher est aux prises avec Rubens Barrichello pour la première place. Mais la défense osée du Brésilien et la tentative tardive du pilote BMW Williams créent un accident spectaculaire, envoyant les deux voitures au tapis. Cet accrochage provoque une réaction en chaîne avec un carambolage à l’arrière du peloton, causant, au total, l’abandon de huit voitures avant même le deuxième virage. 

La meilleure performance de l'histoire de Minardi est à remettre au nom de Mark Webber. Pour son tout premier Grand Prix, le local de l'étape profite des nombreux abandons pour se hisser dans les points et terminer cinquième, un résultat normalement impossible au volant d'une voiture si modeste.
Mark Webber offrant le meilleur résultat de Minardi et récompensé avec un podium d’honneur (©FranceRacing)

Mais contrairement à ce qui était mis en place les années précédentes, la course n’est pas redémarrée et la voiture de sécurité intervient, empêchant les pilotes ayant abandonné d’utiliser leur troisième voiture. C’est donc à 14 que la course se poursuit : Coulthard mène devant Trulli, Montoya et Schumacher. Mais l’Allemand, qui n’a pas dit son dernier mot, profite des erreurs de ses adversaires pour récupérer la première place. Après de multiples abandons et de nombreux soucis techniques, Kimi Räikkönen, nouveau venu chez McLaren Mercedes, se retrouve à la lutte avec Montoya pour la 2ème place. 

Mais le véritable fait marquant de cette course est l’improbable remontée du nouveau chouchou du public australien, Mark Webber. Dans une modeste Minardi, il parvient à se hisser dans les points et franchit la ligne à la 5ème position. Une performance qui restera à jamais la meilleure de l’écurie italienne, et qui vaudra en prime à Mark Webber l’honneur de monter sur le podium tant ce résultat est prodigieux pour une si petite structure.

16 mars 2008 : Lewis Hamilton sort du chaos australien

Après une saison 2007 riche en suspens et marquée par le titre de Räikkönen, les attentes sont grandes pour cette nouvelle année avec la revanche de McLaren Mercedes et de Lewis Hamilton.

La saison 2008 fut celle de la revanche de Lewis Hamilton sur Kimi Räikkönen. Et la première manche fut comme un symbole de ce qui allait arriver par la suite : le Britannique profitait de tous les abandons pour conforter son avance en tête, alors qu'un podium inédit voyait le jour à Melbourne.
Les deux Allemands Heidfeld et Rosberg, en opportunistes pour se retrouver sur le podium d’un Grand Prix chaotique (©DR)

Après des soucis techniques en qualifications, le champion en titre s’élance depuis la dernière place, tandis qu’Hamilton et Kubica couvrent la première ligne. Le départ est lancé et le virage 1 est chaotique avec un tête-à-queue de Massa (Ferrari) et un accrochage entre Vettel (Toro Rosso), Davidson (Super Aguri), Button (Honda) et Fisichella (Force India), qui doivent tous abandonner. Après une première voiture de sécurité, la situation se stabilise mais les problèmes techniques s’enchaînent, et de nombreux pilotes abandonnent suite à des accrochages ou erreurs de pilotage. Durant la course, la safety car devra intervenir à trois reprises. Mais le fait marquant du Grand Prix est le double abandon des Ferrari sur problème moteur, laissant le champ libre à Hamilton pour s’imposer. Pire encore, les six moteurs de la firme italienne ne termineront pas la course, dont quatre à cause d’un problème technique… Une véritable crise pour la Scuderia lors de ce premier Grand Prix, qui n’inscrira aucun point contre 15 pour McLaren Mercedes (sur un maximum de 18).

Un Lewis Hamilton intraitable s’impose donc devant la BMW Sauber de Nick Heidfeld, très solide, et un opportuniste Nico Rosberg sur sa Williams. C’est le premier podium de l’Allemand qu’il partage avec son (ex) ami d’enfance Lewis Hamilton, qui, quant à lui, signe sa cinquième victoire en Grand Prix.

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